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Plongée nocturne au salon de l’agriculture

Publié le 19 mars 2010 par Pierre

Plongée nocturne au salon de l’agricultureVisiter le salon de l’agriculture ne s’improvise pas. Noyés dans un masse d’individus ayant peu ou prou les mêmes objectifs (voir des bêtes puis boire un coup), les cheminements des uns et des autres  se ressemblent, le rythme est soutenu et malheur à celui qui tergiverse au croisement d’une allée, il risque de se faire allègrement marcher sur la gueule. Oui, le salon de l’agriculture peut être truffé de pièges pour qui manque de vigilance ou de lucidité.

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Classiquement, pour bien visiter le salon il faut « faire » les bovins, l’international et les régions françaises, point. Un trio largement dans nos cordes pour cette nocturne, quitte à zapper sans le moindre remords des thèmes de moindre intérêt comme les bêtes de moins de 20 kilos, les animaux domestiques, les fleurs, ou bien encore les innovations et autres « concepts » d’agriculture durable, écologique…

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Pavillon 1 : les bestiaux

Plongée nocturne au salon de l’agriculture
C’est le cœur du salon et on le comprend : les bêtes sont magnifiques, présentées sous leur meilleur jour, brossées et coiffées… La paille est dorée, à peine entrevoit-on une bouse de temps en temps. Rien à redire, on donne au public, et notamment aux enfants, une vision idéale des animaux de la ferme et de l’élevage en général..

Plongée nocturne au salon de l’agriculture
A noter une multitude de « stands découverte » expliquant aux petits et aux grands qu’il faut manger du bœuf, du cochon, du mouton, manger, du fromage, du beurre des œufs, de la charcuterie boire du lait, du jus de pomme … Une pédagogie alimentaire cumulative et indigeste qui peut, au dixième stand, vous foutre carrément la gerbe et qui, pour certains, transpire d’arrières pensées mercantiles des « lobbies agriculturo-industriels ».

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Pavillon 2 : les institutionnels

Bien que positionné à un carrefour stratégique du salon, soyons honnêtes, rien de bien intéressant, on passe…

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Pavillon 3 : l’international

Tous les pays de la planète ont mis les petits plats dans les grands pour faire honneur à « la plus grande ferme du monde » : hôtesses mignonnes, décorations soignées, costumes traditionnels, stands débordant de spécialités ;  c’est du lourd et c’est réussi pour qui sait faire des choix et déceler la finesse dans l’abondance.

Plongée nocturne au salon de l’agriculture
L’équipe du comptoir, harassée par des heures de marche, la chaleur et la foule, est arrivée par le plus grand des hasards sur ce sympathique stand belge où elle n’a eu d’autre choix que de prendre un bière. Mais attention ! Car en voyant l’allure de certains visiteurs accoudés au bar, ce stand avait toutes les caractéristiques du stand piège, celui qui vous englue définitivement sur place pour la soirée. C’est dommage car il y a beaucoup de choses exotiques à avoir dans ce pavillon 3 ! Tenez, par exemple le stand du Tatarstan ; vous connaissiez le Tatarstan ? C’est une petite république soviétique dont les produits phares sont la charcuterie sous vide (voir l’image ci-contre) et les alcools forts, quels qu’ils soient Et le Yamal ? Lui aussi soviétique, ce territoire s’est spécialisé dans la viande de cerf sous toutes ses formes (braisé, bouilli, grillé, en gelée…). L’impression générale est qu’au pavillon international, les pays visiteurs ont placé la barre très haut ; pourvu que nos terroirs soutiennent la comparaison !

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Pavillon 7.1 et 7.2 : les régions

Plongée nocturne au salon de l’agriculture
On quitte le pavillon international par une porte dérobée, coincée entre un stand de choucroute proposant sa spécialité de jarret grillé et un stand de vins autrichiens. Entre les deux halls, un peu d’air frais, enfin ! Des hôtesses grillent avidement leur cigarette tandis que des adolescents se « fréquentent » à l’entrée du Graal du salon de l’agriculture pour les nocturnes, le Hall 7, celui des régions françaises et de ses spécialités…

A peine les portes coupe-feu poussées, nous sommes surpris par une furieuse odeur de graillon mêlée à celle d’épices, le tout dans un halo de vapeurs d’alcool fortement enivrantes.

Le fait est que nous sommes arrivés par  les stands de la Guadeloupe. Un sympathique bonhomme qui doit être là depuis des heures nous alpague, et naturellement, on goûte le rhum local à 59%/vol, qui nous brûle l’œsophage et nous retourne la tête. Bienvenue au hall 7 !

Plongée nocturne au salon de l’agriculture
Il est indéniable que le goulot d’étranglement depuis le pavillon 3 et qui flèche le cheminement des visiteurs vers la zone des DOM TOM est meurtrier pour qui ne sait pas dire non. Il y a là un véritable triangle des Bermudes entre les stands de la Guadeloupe, ceux de la Martinique et ceux de la Réunion. Les Ti punch et autres rhums, nécessaires pour atténuer l’effet des accras épicés, peuvent s’enchaîner à un rythme endiablé et vous envoyer d’une pichenette dans l’ornière. Le self control est ici indispensable, vital !

Et quand bien même vous arriveriez à sortir indemne de cette zone, vous basculez immédiatement sur l’immense stand de la Nouvelle-Calédonie et vous en reprenez pour une demi-heure de discussions, de verres d’alcool qui dessoude, de débats enflammés sur Jacques Chirac, notre Président tant regretté, sur le rôle du consultant dans l’aménagement de nos territoires, sur la culture bio… Bref, des discussions de comptoir auxquelles cher lecteur tu es habitué.

Plongée nocturne au salon de l’agriculture
Le reste des stands régionaux, nous en reparlerons l’année prochaine vu que le temps nous manquant, nous n’en avons vu qu’une infime partie (à peine la région Midi-Pyrénées, le temps de manger un sandwich au foie gras et de sécher quelques verres de Cahors). En conséquence, l’équipe du comptoir a décidé d’un commun accord de retourner au du salon de l’agriculture l’année prochaine pour compléter sa couverture de l’évènement.


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