Magazine Insolite

Humunculus

Publié le 19 mars 2010 par Didier Vincent
Inhumain, trop inhumain





De la moisissure vont naître des petits êtres malfaisants, blanchouillards et d'un appétit gore. Notre imaginaire n'est pas gore comme ça, c'est le cinéma qui l'est. Et le cinéma même pas : l'animation. D'ailleurs "gore", c'est risible car c'est du toc. Tout en jubilant, on n'y croit pas une seconde en pensant que l'autre va être répugné. Mais même pas.

Ces petits chamallows vont s'étriper au son d'une musique digne d'Aphex Twin et s'arracher tout ce qui dépasse en se vautrant dans des liquides glaireux. C'est animé ! Quand je vous dis que le gore, c'est de l'animation. Et quand je vous dis aussi que notre imaginaire y puise son inspiration nocturne tel un papillon le suc des fleurs.
Notre imagination n'est pas sanguinolente comme ça : elle redoute l'image car elle ne s'envole réellement qu'en son absence. Du reste, les effets de cinéma jouent sur ce qu'on ne voit pas, bien souvent.
Le gore correspond donc bien à ces petites peluches : à un âge mental de trois ans où la seule matière qui vaille est bien celle qui répugne aux adultes qui sont si abstraits. Et c'est en aval de l'imagination, ce qui va l'inaugurer, en quelque sorte.
D'où, par reflexe prude, ce rejet de ces images que notre moi social a forcloses et cette attirance qui est restée de notre prime enfance. La tension des deux crée une sensation de jubilation. D'un côté, ce que l'on pense être imaginaire, de l'autre le jugement lapidaire d'adulte qui imagine, lui, c'est à dire se passe d'images. Donc, on voit, sans voir, comme vous me lisez sans comprendre.
C'est pas étonnant ça ?

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