Nadine Morano occupe une place particulière dans notre cœur. Si nous devions distinguer les femmes / hommes politiques qui se rapprochent le plus de l’esprit « comptoir », alors Nadine Morano y occuperait une place de choix.
Elle fait partie de ces personnalités politiques qui ont fait du franc-parler et de la proximité avec le peuple leur marque de fabrique. Quand Morano s’exprime publiquement, elle n’est pas accoudée au comptoir avec le demi à la main, mais c’est tout comme. Absence de toute vision construite de la société, bon sens érigé en pensée politique, goût prononcé pour les formules chocs, et bêtise auto-satisfaite épanouie sur le visage.
Nadine Morano, tout comme Frédéric Lefebvre ou Christian Estrosi, s’exprime sans détours, parle « vrai » car c’est comme ça que pense le peuple. « Que les jeunes des banlieues mettent leur casquette à l’endroit » exprime bien ce souci de ne pas élever le débat ou de donner du sens, mais plus modestement de répéter évidences et lieux communs qui seront compris de tous. Et il faut bien reconnaître que ça fonctionne, tout comme fonctionne depuis toujours le rejet des élites ou des intellectuels et la flatterie du « petit peuple ».
Nous avons donc été ravis de constater que, lors de son récent passage au Salon de l’Agriculture (le 2 mars), Nadine Morano ne nous avait pas fait faux bond, et avait à merveille assumé ce rôle de politicienne de comptoir.
Retour sur quelques phrases qui ne trompent pas :
Accroupie, elle touche le pis d’une vache, s’adressant à un petit groupe :« Alors, les parisiens, ils ont jamais vu ça »
Un journaliste : « Madame Morano, c’est vraiment de la politique, ça ? »
Morano : « Mais bien sûr, la politique c’est ça, la politique c’est la vie quotidienne »
Un peu plus tard, buvant un verre de vin de Toul :
« On n’est pas des racistes nous, on aime toutes les régions » « hum, il est bon, non ? »
Plus loin, un ballon de Bourgogne à la main :
« Moi, je suis ministre de la France, et quand on est ministre, y a pas de frontières » (approbations serviles autour d’elle) « Bon, on va le goûter »
Vas-y Nadine, t’es la meilleure !