Je suis stupéfait, effaré, de voir nos leaders politiques de droite expliquer au lendemain d’un échec électoral sans précédent que tout va bien.
Sur tous les plateaux TV, sur toutes les radios, on a entendu que rien n’était joué car moins d’un électeur sur deux est venu voter. On nous a dit que c’était l’échec des socialistes car c’était des élections régionales et que ce sont donc eux qui sont sanctionnés. On nous a expliqué qu’aucun enseignement national n’était à prendre en compte… J’avoue que quand j’entends cela j’ai un peu l’impression de vivre sur une autre planète.
Monsieur Lefebvre (porte parole de l’UMP) est le champion des explications qui ne tiennent pas debout. Lui qui nous explique que l’abstention est un rejet de la politique des régions socialistes n’a pas du bien regarder l’Alsace qui est une région de droite et où là aussi la participation est basse et la majorité sortante a aussi fait un petit score. Tous les Français votent le même jour, dans des régions très différentes et envoient le même message et cela n’a pas d’incidence avec la politique nationale menée par Nicolas Sarkozy ? Dans toutes les régions les sortants sont donnés gagnants sauf dans deux où ça s’annonce compliqué : l’Alsace et la Corse qui sont les régions tenues par l’UMP.
Est-ce en tenant ce message aux français qu’on leur fera croire qu’on les écoute vraiment ?
Combien d’hommes politiques à droite ont eu le courage de dire que oui la droite a pris une claque ? Combien pour dire que oui il faut revoir la méthode ?
Alain Juppé à mis sur son blog un message qui est clair (voir le blog d’Alain Juppé). « Echec aussi pour toutes les têtes de listes et leurs équipes, qui n’ont pas pu ou pas su créer le débat. Echec pour nous tous, responsables politiques, et pour nos partis qui ne répondons pas bien aux attentes de nos concitoyens. » « Une réflexion s’impose désormais sur le rythme des réformes, la méthode selon laquelle elles sont lancées et préparées, la concertation qui les accompagne, la façon dont elles peuvent être mieux comprises et acceptées par une opinion que la crise déboussole. C’est apparemment l’intention du Président de la République. Nous aurons besoin de rassembler toutes les bonnes volontés pour mener ce travail. » Je trouve qu’Alain Juppé, que beaucoup trouvaient trop froid, trop distant a bien changé. Il a vécu des moments difficiles, a assumé des choix faits par d’autres et il est revenu, reprenant son mandat de la base, de sa ville. Il a vécu des échecs électoraux, il sait maintenant être humble et pragmatique ce qui manque à beaucoup de politiques qui n’ont pas eu à affronter les difficultés de la vie.
François Baroin, ancien porte-parole de l’UMP, fait aussi un constat clair sur ces élections qui sont un échec pour la droite et insiste sur la nécessité de parler vrai. Il va plus loin en rappelant que les électeurs de droite ont du mal à comprendre l’ouverture qui est faite encore aujourd’hui. Quant à l’ouverture à gauche, « trop soulignée, trop prononcée, trop affirmée, ça fait des grands courants d’air à droite », a-t-il critiqué, et « notre électorat ne le supporte pas ».
Pourquoi sont-ils si peu à dire les choses vraies ? Le petit journal de canal plus s’est moqué des commentaires faits le soir des élections qui reprennaient tous les mêmes éléments de langage distribués par le Parti.Il est temps de dire vraiment les choses. Notre pays est malade de sa politique que ce soit la droite, sanctionnée ici, ou la gauche qui n’a pas mobilité non plus les électeurs et qui gagne pour beaucoup par défaut.
Le résultat de demain sera analysé, décortiqué, mais j’ai peur que tout le monde oublie que le message principal des électeurs est qu’ils attendent des politiques qu’ils parlent avec honnêteté de la situation de notre pays, de nos régions, de nos départements, de nos villes, bref de notre vie quotidienne.