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De l'autre côté du Test Probatoire

Publié le 20 mars 2010 par Loaparis
Aujourd'hui avait lieu le test probatoire d'entrée à l'Ecole du Louvre. Et en tant que meuble de cette école à tendance sadique, je me devais d'y aller. Et de regarder 200 candidats plancher sur leurs copies pendant trois heures.
Surveiller le test, c'est autre chose que l'HGA. Tout d'abord, je ne connaissais pas une des personnes présentes, pour la simple bonne raison qu'ils n'ont jamais mis un orteil dans l'Ecole. Et que moi, en dehors du Louvre, je ne connais pas grand chose. Ce qui devrait m'attrister... Passons! Donc on ne connait personne, ce qui rend plus facile le "oh Merlin mais c'est pas vrai de marquer des conneries pareilles!" et le "les pauvres... je n'aimerai pas être à leur place..." ou encore "tiens, je vais me prendre un café moi!".
Pour le test, les gens viennent de partout. Mention spéciale à la fille dont la convocation avait été envoyée à Kuala Lumpur, Malaisie. Ceux de Paris, VIIe, ont nettement moins de mérite. Bon, bien entendu, et contrairement aux idées reçues parisiennes, le provincial, ça n'est pas marqué sur sa figure, et tous les tiers temps ne viennent pas du Nord. Non, ceux qui viennent d'ailleurs, ça se voit aux sacs de voyage posés au fond de la salle. Ou au bronzage.
Comme l'élève de l'Ecole du Louvre, le candidat au test sait s'équiper. Stylo neuf, règle encore dans son emballage, équerre (au cas où on aurait des angles à tracer - oui mais les Angles, c'est un peuple), mouchoir, crayon HB taillé, taille crayon, et gomme, bouteilles d'eau, parfois trois bouteilles par personne, biscuits, muffins de maman, tartelette au chocolat... Alors là par contre, erreur de débutant. Ne jamais emmener de gâteau au chocolat dans une salle surchauffée.
Puis ça compose. Pendant 3h. Et pendant ce temps, nous autre pauvres surveillants... On tue le temps. Alors on commence par lire le test, et on se dit que franchement, c'est de la rigolade, on ne voit pas comment ils vont faire une sélection avec tout ça. Puis on jette des coups d'oeil discrets aux copies... Et là on se dit qu'en fait si, il y en a une de sélection... Parce que pour un très grand nombre de candidats, Frédo Mitterrand a été le premier ministre de la culture de l'histoire des ministres de la culture. Dur.
Bon ben du coup on prend une pause, un café, et on se raconte nos anecdotes de salles. Les prénoms drôles, le nombre d'absents, les bourdes qu'on peut lire sur les copies...
Et là, une petite heure avant la fin de l'épreuve, les premiers sortent. Du coup, c'est le début de l'animation. Il faut pointer le candidat, vérifier qu'il a bien rempli les cases avec son nom, son numéro de table, et surtout, lui apprendre à fermer le coin anonymable. Pourtant, il y a plus complexe comme opération : il suffit de lécher la colle et de fermer. On a tous fait ça des centaines de fois avec des enveloppes. Oui... mais voila. Dans notre salle, on a avancé le choc générationnel. Car oui, nous, pauvres petites personnes nées AVANT 1990, on a tous connu ça, les enveloppes avec la colle dégueulasse sur laquelle il fallait baver. Maintenant, il suffit d'enlever le bandeau en plastique, et paf, ça colle. Et comme dans la salle, neuf candidats sur dix sont nés après 1990... Forcément, lécher la colle, ça sait pas faire!
Donc on retiendra cette conclusion : la partie de la copie la plus difficile à remplir, c'est l'identité du candidat. Ranger les souverains babyloniens par ordre chronologique, ça il sait faire.
Aujourd'hui, il y avait plus de 2400 candidats. Un sixième d'entre eux entrera à l'Ecole en septembre. Et neuf personnes sur dix seront des filles...
Lo, experte en tri de copies

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