Magazine

VICTORIA KLOTZ camouflages urbains (Cugnaux 31)

Publié le 21 mars 2010 par Philippe Cadu

VICTORIA KLOTZ camouflages urbains (Cugnaux 31)NOUVEAU JARDIN D’ACCLIMATATION VICTORIA KLOTZ camouflages urbains (Cugnaux 31)

camouflages urbains

INSTALLATION AU PARC DU MANOIR- CUGNAUX

27 mars – 5 juin 2010

http://www.victoria-klotz.com/

Victoria Klotz mène depuis 1997 un travail plastique qui se fonde sur une expérience des territoires naturels.
Curieuse des rencontres que font les hommes avec la part sauvage, elle s’intéresse aux histoires et aux mythes qui fondent ces rencontres. Elle est passionnée par les sciences qui pensent aux définitions de l’humanité et de l’animalité : la biologie, l’ethnologie, la zoohistoire, l’éthologie et l’écologie. Elle s’inspire des milieux parcourus pour créer des oeuvres de fiction qui s’installent en intérieur ou dans les espaces verts.

A Cugnaux, elle transforme le Parc du Manoir en « Nouveau Jardin d’acclimatation » : une préfiguration d’un monde où la faune sauvage s’installe en milieu urbain. Il s’agit de proposer des processus d’adaptation, une fiction, une science-fiction pour un nouvel ordre écologique…
Camouflages urbains – photographies à l’Espace Paul Éluard

VICTORIA KLOTZ camouflages urbains (Cugnaux 31)

Vernissage sam. 27 mars 12h – Parc du Manoir
Rencontre du public avec Victoria Klotz mer. 31 mars 15h – Espace Paul Éluard
Parc du Manoir – place de l’église : 9h-18h 7j/7
Espace Paul Eluard – 2, rue du Pré-vicinal : 15h – 18h30 / mer. 9h-12h – 15h-18h30
/ sam : 9h-12h / dim. Fermé / + sur RV
renseignements publics

www.mairie-cugnaux.fr

Victoria Klotz est née en 1969, au moment où les artistes du Land Art ouvrent la voie d’une
réflexion nouvelle sur la nature, où le monde rural traditionnel subit de profonds bouleversements
et où un écologisme naissant semble pouvoir affirmer un renouveau sociétal. Dans ce contexte,
nombre de démarches artistiques contemporaines se sont développées. Étrangement, rares sont
celles qui, à l’instar de celle de Victoria, ont mis en dialogue ces multiples ressources qui fondent
aujourd’hui encore le rapport parfois conflictuel, que nous entretenons avec notre environnement.
Le travail que Victoria Klotz mène depuis 1997 apporte justement un nouvel éclairage sur cette
question en interrogeant, sans nostalgie, le fragile équilibre qui existe entre l’homme et le monde
qui l’abrite, questionnant en particulier nos relations à la nature ou l’animalité qu’elle fut sauvage
ou domestiquée. Consciente que l’humanité doit revenir à une utilisation plus équitable du monde,
mais refusant de s’asservir aux morales qui gouvernent l’air du temps, Victoria Klotz n’hésite pas à
fonder son travail sur une relation intime avec la part sauvage qui nous habite en réhabilitant par
exemple les usages d’une ruralité surannée. Chasseresse, Victoria Klotz élève donc, sans
complexes, les stratégies du pistage et de l’affût au rang du sublime et remet au goût du jour des
réalités oubliées qui pour certaines sont considérées comme honteuses : ainsi le plaisir d’une
pêche, l’observation patiente d’une scène animalière ou les traditionnels repas d’après chasse,
sont autant de sujets qu’elle traite comme de véritables puissances de transformation d’un réel
apparemment dépassé. « Battre la campagne », une de ses récentes expositions au château de
Taurines (Aveyron), fonctionne précisément dans cette mise en abyme de notre mémoire collective
avec une campagne réactivée.
Autre motif important, la figure de l’animal prend une place privilégiée dans son travail. Sans
doute, porte-t-il en lui quelque chose de notre nature originelle et vice-versa. Rien d’étonnant alors
à ce que l’artiste ait exposé au plus profond d’une grotte, dans le célèbre site préhistorique du Mas
d’Azil en Ariège. À l’endroit même où les premières représentations artistiques gravées ou peintes
de la région figurent un bestiaire réel et fantasmé qui surpasse un sujet humain ignorant encore
son pouvoir de domination.
Mais la pratique artistique de Victoria Klotz se déploie également dans le règne végétal. Et c’est
parfois en allant à son encontre qu’elle investit cette nature avec laquelle elle a pourtant fait
alliance. « Amaryllis » est une de ses premières oeuvres. Une sculpture vivante fonctionnant sur le
principe de l’héliotropisme : des bouquets d’Amaryllis croissent inversés à travers des tables,
guidés par l’artiste qui contrôle la lumière du soleil, ils donnent ainsi forme à une sculpture
prédéterminée.
En un peu plus de dix années de pratique, Victoria Klotz a développé un travail riche et complexe,
qui souvent prend naissance dans des textes que lui inspire une nature à la puissance toute
mentale. Écrits, lectures, ou dispositifs sonores sont autant de moyens pour elle de rendre à
nouveau audibles les usages d’un ancien monde que la modernité a rendus secrets. Et c’est ainsi
que, sans contradiction, elle utilise les langages de son temps. Quand chez d’autres, installations,
performances, vidéos et photographies confinent à la griserie technologique, quand sciences et
savoirs modernes « folklorisent » les attendus d’une rusticité dépossédée, Victoria Klotz elle,
illustre à merveille qu’elle sait être artiste et dépositaire vigilante de la relation duelle, mais non
moins réciproque, que nous entretenons à notre environnement. Car c’est en pleine harmonie
avec cette science émergente qu’est l’éthologie qu’elle semble nous avertir : si l’homme continue à
refuser sa part animale, il risque bien lui aussi de disparaître.
Magali Gentet


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Philippe Cadu 34619 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Dossier Paperblog