Second tour

A midi, le taux de participation était sensiblement plus élevé, de 2,5 points de celui du 1er tour, et chacun de s’interroger: influence du temps gris, contrastant avec celui, ensoleillé de dimanche dernier, amenant les gens à aller voter au lieu de partir se promener ? Ou réelle progression de la participation ?

Finalement, quel bilan tirer de cette élection ? A mon avis:

- Elle constitue, d’abord, un rejet franc et massif de la politique sarkozienne, du bouclier fiscal, de la défiscalisation des heures supplémentaires, des mensonges du “Président du pouvoir d’achat”, et de la sécurité, ainsi que la mise en pièce systématique de tous les acquis du Programme National de la Résistance.

- L’abstention, notamment des jeunes et des quartiers populaires qui n’a que peu significativement évolué entre les deux tours, nous montre un pays déchiré, des zones entières qui se désocialisent et n’annonce rien de bon pour les années qui viennent.

- L’importance du vote “Front National”, cerise sur le gâteau, montre, en plus de l’abstention, que le rejet sarkozien s’accompagne très largement d’un rejet des appareils politiques actuels, la gauche, même unie ou solidaire, étant incapable de mobiliser largement en sa faveur. Le niveau atteint par ce vote constitue, avec la confirmation d’Europe-Ecologie au 1er tour et l’abstention, le troisième fait marquant de cette élection.

- En Paca, le score étriqué de l’Ump dans une région dont l’électorat est massivement à droite est révélateur de la solitude dans laquelle a été laissé T. Mariani par les élus du 06, du 83 et du 13. Cela laissera, vraisemblablement, des traces.

Alors certes, on va, ici et là, entendre les barons et baronnets se féliciter des choix qui ont mené à ces résultats. Plus que jamais, le contrôle des élus par les militants, à l’inverse de ce qui se fait au PS, sera la seule garantie de succès futurs, avec une action politique qui ne se réduise pas à l’activisme des 3 mois par an de campagne électorale et une énergie avant tout dépensée en interne à “tuer” les concurrents en vue des investitures..

J’attends avec impatience les assises d’Europe-Ecologie pour, j’espère, en jeter les bases.

- Le second “Appel du 22 Mars” de D. Cohn Bendit. Libération. “Abstention, populismes, clientélisme… Cette élection le prouve encore : depuis des décennies, le fossé n’a cessé de se creuser entre la société et le politique. (…) Les partis politiques d’hier étaient de véritables lieux de socialisation et d’apprentissage de la cité. Mais aujourd’hui ils se réduisent le plus souvent à des structures isolées de la société, stérilisées par de strictes logiques de conquête du pouvoir, incapables de penser et d’accompagner le changement social, encore moins d’y contribuer“. Le site.

- Comme un lundi. Les revues de blogs d’Olivier et d’Armando.

- G. Frêche rêve d’un Parti Démocrate à l’américaine. Libération. Les choses seraient plus simples avec une simple machine électorale contrôlée par les élus. Et il ne manque pas grand chose pour y être totalement…