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Pas si gai, le Golden Gai !

Publié le 11 mars 2010 par Tazar
Golden Gai (Tokyo)

A deux pas du Kabukicho, la deuxième à droite juste après les néons blancs, voici le Golden Gai.

En quelques dizaines de mètres, l’atmosphère a radicalement changé : finies les lumières éclatantes et la foule des grands soirs, place aux étroites ruelles obscures, désertes et silencieuses.
Voici le commentaire du Guide du Routard sur ce – minuscule – quartier, commentaire que je me suis empressé de lire à Madame Tazar, toujours avide d’expériences culturelles insolites : « un vestige de l’après-guerre et de la période de la reconstruction. Cinq longues et étroites ruelles, bordées par quelques cent bars liliputiens (en moyenne 4m²) contenant au maximum huit personnes (y compris le patron et le comptoir !). Ne pas manquer de venir vous pénétrer de ce lieu étrange, totalement anachronique et toujours menacé d’être un jour rayé de la carte par une opération immobilière. »

Nous sommes donc venus nous pénétrer, de ce lieu étrange s'entend. Et, en matière d’anachronisme, nous n'avons pas été déçus ! Un quartier totalement désertifié et plongé dans l’obscurité, des ruelles aussi étroites que délabrées qui donnent furieusement envie d’aller voir plus loin si la vie existe encore... Seul le bruissement furtif de nos baskets donne un semblant d’animation à ce lieu irréel de fin du monde, à simplement deux pas des artère enfiévrées du Cho. Quelques vagues lueurs vacillantes révèlent par endroits des bouclards inhospitaliers devant lesquels il fait bon passer son chemin, sous le regard aussi fermé que suspicieux des deux personnes attablées à l’intérieur.


Madame Tazar, qui ouvre la marche, a accéléré le rythme, partant du principe que moins on avance plus vite, plus on recule moins vite. Je trottine à l’arrière du convoi, lâchant subrepticement une rafale de deux clichés après avoir bien fais gaffe de ne pas être observé. La cinquième et dernière rue effacée à marche forcée, nous pouvons, la satisfaction du devoir accompli, réintégrer l’ambiance sereine et apaisante du Kabukicho. Je peux alors terminer ma lecture que j’avais mise en stand-by de crainte d’essuyer un refus franc, massif et sans appel : « ces bars possèdent depuis longtemps leur propre clientèle de fidèles. A vous d’errer, de renifler, de croiser des regards et atmosphères hospitalières. Question d’intuition et d’interprétation des signes. Mais, à moins d’y aller avec un habitué, vous n’y serez pas nécessairement le bienvenu. … »

 
Golden Gai (Tokyo)

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