Le remaniement qui vient d’avoir lieu est consternant. Des ministres défaits, devancés de très loin par la gauche, restent droits dans leurs bottes et dans leurs ministères. Au moins, Sarkozy est cohérent avec ce qu’il avait annoncé. Mais pendant ce temps, c’est la démocratie qui trinque.
La démocratie trinque car rien n’a de prise sur ceux qui nous gouvernent. Les mouvements sociaux se succèdent, prennent des proportions historiques (comme celui qui agita les universités l’an dernier), mais le gouvernement dit qu’il a été élu et que seul compte le vote. Les élections arrivent, avec une déroute historique de la droite, mais rien ou presque ne change. A force de casser tous les outils du dialogue social, de faire la sourde oreille devant le vote sans équivoque des citoyens, le gouvernement sème la colère. La responsabilité de la gauche est d’autant plus forte : nous avons le devoir de redonner espoir, et redonner confiance envers la politique, alors que c’est le dégoût qui progresse face à ce pouvoir autoritaire et méprisant.