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Quel avenir ?

Publié le 23 mars 2010 par Parallaxe
Quel avenir ?
Prenons un peu de recul. Les élections régionales sont à peine terminées que le discours politique joue de sa langue de bois préférée. Pour la « majorité » défaite, « nous avons entendu le message des Français », mais on ne sait pas lequel. Pour l’opposition, « les Français ont demandé de changer de politique » mais on ne sait pas pour laquelle. Voilà pour l’analyse. La situation est, pourtant, simple. La France régionale était entièrement rose avant, elle l’est après. Il n’y a, en pratique, aucun changement. Il ne peut donc y avoir de surprise ou de découverte ! Il n’y a que les politiques pour découvrir un nouveau « message ». Aucun d’entre eux ne parlent du vrai problème de la France : celle de son appauvrissement. Depuis deux décennies, la France dépense plus qu’elle ne gagne. La balance commerciale du pays, qui mesure cet appauvrissement, est déficitaire aujourd’hui de près de 5 milliards d’Euros. Depuis plus de 30 ans, les budgets sont déficitaires pour atteindre cette année près de 8% du PIB (adieu les critères de Maastricht !). La dette, qui accumule ces déficits, atteint un sommet de 1.200 milliards d’Euros, soit plus de 15.000 € par Français. Les caisses de retraites sont en danger de faillite avec un rapport actifs/retraités qui ne cesse de diminuer, la Sécurité Sociale est en déficit chronique mettant en danger le « modèle social français ». Le pays a une dépense publique qui atteint 53% du PIB. La France compte près de 8 millions de fonctionnaires, soit le quart de la population active alors que la moyenne européenne est de 15%. Depuis 15 ans, les effectifs de fonctionnaires ont augmenté de 35%. Le diagnostic est donc simplissime : la France vit au-dessus de ses moyens. L’ordonnance n’est donc pas compliquée : la France doit dépenser moins et travailler plus et mieux. Et le message que les Français ont envoyé lors de ces dernières élections, caressés dans le sens du poil par les syndicats, est le refus de toute politique d’austérité. Ne pas toucher aux retraites, ne pas augmenter les impôts, refuser toute diminution de fonctionnaires, continuer de réclamer « plus de moyens », tel est le sens de l’opposition au gouvernement qui s’est manifesté dans les bulletins de vote. La solution préconisée ? Il n’y a qu’à « piocher » dans la poche des plus riches, scandaleusement privilégiés. Discours en trompe-l’œil car, en supposant que l’on confisque le salaire et les stock-options de tous les patrons du CAC 40, cela permettrait de distribuer 350 € au 4 millions de Français les plus pauvres. Pas de quoi bouleverser leur niveau de vie ! Ceci veut dire que la suppression du bouclier fiscal peut être un symbole mais sûrement pas une thérapie.
L’indispensable politique de rigueur nécessiterait un minimum de consensus politique pour avoir une chance de réussite. Hélas, nous ne sommes encore qu’à mi-chemin du quinquennat que déjà tout le microcosme politique a le regard tourné (et fasciné !) par les élections présidentielles qui auront lieu dans deux ans. Il est malheureusement prévisible qu’une fois de plus l’intérêt général va succomber sous les assauts des ambitions personnelles qui ne vont pas tarder à se manifester (5 à gauche et 4 à droite). Le récent remaniement ministériel, essentiellement manœuvre politique, n’annonce aucun changement important dans la politique menée jusqu’à aujourd’hui. Il n’y aura pas de rigueur accrue et des réformes partielles qui ne seront pas menées au bout. Les nuages s’accumulent et le ciel s’assombrit.

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