Je l’avoue, j’ai succombé, une fois de plus. En réalité, je n’imagine plus un passage dans l’hôtel Palissandre, à Antananarivo, sans un moment de détente dans son SPA. Finalement, je suis ici en pleine tension professionnelle, dans un contexte sociopolitique difficile. Alors, il me semble que j’aurais bien tort de me priver de ces instants où j’oublie tout, sauf les sensations fournies par mon propre corps.
Mes voyages ici s’espacent, mais je sais désormais ce dont j’ai besoin : une petite heure d’un massage relaxant, sous des mains professionnelles. C’est toujours la même chose, sauf que c’est chaque fois différent : étant chaque fois pris en charge par une autre masseuse (en tout bien tout honneur… mais enfin, c’est mieux quand même que ce soit une masseuse qu’un masseur…), je peux découvrir d’autres sensations, d’autres manières d’aborder la détente.
L’opératrice du jour avait des gestes parfois d’une extrême douceur, se contentant d’effleurer ma peau, mais globalement se caractérisait plutôt par une approche forte. Détendande, mais forte. Une pression sur des endroits sensibles qui entraînent une relaxation extrême. Saisissant.
Ce n’est pourtant pas ce qui m’a le plus saisi. J’ai été entraîné dans un autre monde par les quelques mouvements qu’elle a menés autour de ma tête. Je ne sais pas comment elle s’y est prise. Ce n’était que des effleurements, des frôlements dont je ne sais même pas s’ils étaient réels… Mais je me sentais aspiré vers un autre monde. À ce moment-là, je ne savais même plus que j’avais un corps, alors que j’étais justement là pour me consacrer à lui… Je ne savais pas non plus si j’avais un esprit, et encore moins une âme… J’étais envolé. Surprenant.
Pas de morale là-dedans. Juste un nouvel instant magique où des doigts de fée m’ont emporté là où je ne pensais pas aller et sans que je sache comment j’y suis arrivé. Décidément, j’ai encore beaucoup de choses à découvrir !