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Royaume-Uni : Islam4UK, chantre du « califat britannique »

Publié le 23 mars 2010 par Roman Bernard

1. État de siège au « Londonistan »


Durant la semaine du 27 janvier 2010, le «Londonistan» était sous haute surveillanceet le niveau d’alerte terroriste avait été relevé d’un cran, d’«important» à «grave». De fait, durant cette semaine, deux conférences importantes se sont tenues dans la capitale britannique, l’une sur le Yémen (27), l’autre sur l’Afghanistan (28), et l'ancien Premier ministre Tony Blair devait être auditionné par la «commission chargée d’enquêter sur la guerre en Irak» (29) dont la raison d’être était essentiellement «autoflagellante». Pendant ce temps, au «Londonistan», ce sanctuaire de l’islam radical en Grande-Bretagne par où sont passés nombre de terroristes et qui est situé dans l’East End, au bout de la Victoria Line, à quatre stations de métro de Finsbury Park et de la mosquée du même nom, celle-ci ayant longtemps servi de repaire aux islamistes les plus radicaux, l’on vante les vertus de la charia et l’on se propose de transformer le Royaume-Uni en république islamique.


2. Une justice inadaptée et une police impuissante

Mais que fait la police ? Et la justice? Ce dont elles sont capables dans le cadre qui est le leur, à savoir, pas grand-chose. Ainsi vit-on Abou Qatada (emprisonné depuis 2002), lancer du fond de sa cellule du Worcestershire des appels à la «guerre sainte», délivrer des fatwas et militer pour le meurtre des musulmans jugés trop «tièdes» (ledit Qatada est apparemment l’un des seuls de ces agités à avoir étudié le Coran; étant le plus intellectuel, c’est lui qui a rallié le moins de monde… CQFD). Quant au prêcheur Omar Bakri Mohammed, il animait encore, jusqu’au début de janvier 2010, en direct de Tripoli (Liban), des vidéoconférences pour ses fidèles du «Londonistan» et plus précisément pour les militants de l’organisationislamiste «Islam4UK» (Islam for — et non fourUnited Kingdom, donc…) dont il est le chef spirituel.

3. Londres, capitale européenne de l’islam radical


De fait, Londres reste, plus que jamais, la capitale européenne de l’islam radical. Certes, l’activisme islamiste y est peut-être moins visible que naguère, mais il n’en est que plus actif: on ne distribue plus de tracts dans les rues, mais Internet et les téléphones portables font des merveilles; on ne tient plus de réunions dans les mosquées, mais dans les centres communautaires et dans les universités. Ainsi, Anjem Choudary (42 ans), leader d'«Islam4UK» affirme-t-il que cette organisation, pas plus que ses homologues (car oui, il y en a…), ne fomente d’acte terroriste au sens propre du terme, « mais, poursuit Peter Neumann [qui dirige un centre de recherche au sein du King's College], elles préparent les gens idéologiquement. Et quand ils sont mûrs, elles savent leur donner le bon contact ». La même organisation avait récemment projeté de réunir 500 militants islamistes à Wootton Basset (120 km à l’ouest de Londres) pour «rappeler la mort des civils afghans tués par l’OTAN», et ce pendant une cérémonie d’hommage aux soldats britanniques tombés en Afghanistan. Le scandale fut tel que le ministre de l’Intérieur britannique Alan Johnson se trouva dans l’obligation de proclamer (enfin) l’interdiction d’«Islam4UK» à dater du 14 janvier 2010.

4. Islam4UK enfin interdit

Du Liban, Omar Bakri Mohammed, après avoir mis en garde contre d’éventuels actes de violence qui, selon lui, pouvaient découler de cette décision, a toutefois promis de ressusciter cette organisation sous une autre appellation. Ce ne serait pas la première fois: avant de prendre le nom d’Islam4UK, cette organisation portait le nom d’Al-Muhajiroun (les Émigrants ; ce terme désigne précisément les partisans de Mahomet qui l'accompagnèrent lors de son exil forcé de La Mecque à Yathrib, nom de l'ancienne Médine ; Coran 9 : 100 (Chebel) ou 9 : 101 (Kasimirski) ), organisation liée à des membres d’Al-Qaïda, à l’auteur d’une tentative d’attentat-suicide en Israël en 2003, de même qu’à la cellule terroriste qui avait perpétré des attentats dans les transports en commun londoniens, le 7 juillet 2005. C’est à cette époque qu’Omar Bakri Mohammed quitta le Royaume-Uni pour le Liban… alors qu’Al-Muhajiroun s’était déjà démantelée d’elle-même, avant même son interdiction donc.

5. Un islam djihadiste en pleine croissance


Ajoutons qu’en 2003, au Royaume-Uni, le nombre de musulmans identifiés comme «terroristes présumés», était «d’à peine» plus de 400. En 2006, ils étaient 1600. Aujourd’hui, ils seraient environ 2000, pour la plupart détenteurs d’un passeport britannique. Ils seraient en outre, pour une bonne part, sous le contrôle d’Al-Qaida. Cette explosion démographique dans les rangs du «terrorisme islamique présumé» serait due, dit-on, à l’intervention militaire US en Irak réalisée hors du cadre des Nations Unies. Faut-il en déduire que l’intervention militaire atlantique réalisée avec l’appui de l’ONU en Afghanistan jouirait, pour cette raison, d’une plus grande popularité dans les milieux islamistes et djihadistes du «Londonistan»? Risible.

Éric Timmermans

Sources :


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