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OGM : le Burkina Faso se lance dans la culture massive du coton transgénique Monsanto

Par Poko

coton burkina fasoEn 2008, le Burkina Faso a ensemencé 8500 hectares de coton transgénique. Cette année et l’année prochaine, ce seront 118 000 hectares qui seront concernés. Objectifs : augmenter la productivité, les revenus des paysans, et réduire l’utilisation des pesticides. Un choix national qui ne plait pas à tout le monde.

En Afrique subsaharienne, Monsanto a trouvé un bon client : le Burkina Faso, qui devient le deuxième pays de cette partie du continent à se lancer dans la production de coton génétiquement modifié, après l’Afrique du Sud. Les expérimentations ont été suivies par l’Institut de l’environnement et de recherches agricoles (Inera), qui a collaboré avec la firme américaine, et la variété Bollgard II a été retenue.

Selon les défenseurs du coton Bt, trois avantages justifient ce choix : une augmentation de 30 % des rendements, une hausse des revenus des agriculteurs, et une utilisation réduite des traitements chimiques. Cet OGM est en effet conçu pour résister aux parasites, ce qui fait dire à Georges Yaméogo, un responsable de Sofitex (société des fibres et textiles), que « les paysans feront des économies sur les pesticides ». Et d’ajouter : « La bonne santé des producteurs sera préservée par une utilisation moindre des insecticides ».

Une opinion partagée par le professeur et ancien ministre de l’Agriculture Allassane Séré, également responsable d’une association favorable aux OGM, Burkina Biotech : « Personne ne s’est inquiété jusqu’à présent des dégâts causés par les pesticides pour le traitement du coton conventionnel. Les eaux sont polluées, des poissons meurent, les insectes sont tués ».

Des arguments peu convaincants pour les ONG

Les organisations non gouvernementales ne sont en revanche pas de cet avis. Pour elles, le coton Bt n’a jamais aidé les petits producteurs et sa culture présentent des risques pour l’environnement. « Aucune expertise indépendante ne nous a montré l’innocuité de cette technologie ni de cette variété », selon l’écologiste Yacouba Touré, membre du Réseau des acteurs verts de l’Afrique de l’Ouest.

Pour le généticien Jean Didier Zongo, qui s’exprime au nom de la Coalition de veille face aux OGM, l’argument du rendement ne tient pas. Selon lui, les résultats ont été « obtenus en station » et « donneront autre chose chez les paysans ». Le scientifique redoute également que la biotechnologie finisse par être inaccessible aux producteurs car « elle est vendue par Monsanto qui pourra renchérir les coûts ».

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