Fire In The Hole (Pilot) // 4 16o ooo tlsp.
What About ?
Après des déboires avec ses supérieurs à Miami, dont une fusillade très médiatisée, le marshall Raylan Givens est muté au Kentucky, dont il est originaire. Là encore, ses méthodes assez peu orthodoxes et son style très old school vont faire des étincelles. A peine arrivé, il doit enquêter sur un ami d'enfance devenu néo-nazi...
Who's Who ?
Après un passage peu convaincant dans la saison 2 de Damages, on avait oublié que Timothy Olyphant pouvait être un bon acteur. Lui faut-il porter le stetson et évoluer dans un monde rural pour être bon ? Quoiqu'il en soit, comme dans Deadwood, et sans doute plus encore vu sa place de héros, il se la joue charismatique, tantôt flingueur tantôt charmeur. Je dis monsieur... Son ex-femme est incarnée par Natalie Zea, que j'ai bien aimé en diva sensible dans Dirty Sexy Money et en amoureuse folle à lier dans Hung. Cette fois, elle joue la carte de la simplicité avec un personnage qui la changera sans doute un peu. Le rival extrêmiste de Raylan est interprété par Walton Goggins, que je découvre puisque je n'ai pas suivi The Shield en son temps. Il est excellent, et son large sourire ultrabright dénote bien de son comportement d'ordure. Joelle Carter, dont c'est le premier rôle régulier dans une série, est très bonne aussi dans un autre style, excessive, légèrement timbrée mais pas naïve. Nick Searcy, Jacob Pitts et Erica Tazel font également partie de la distribution dans des rôles pour le moment plus discrets, à creuser.
So What ?
FX persiste et signe : elle sera "la chaîne des hommes, les vrais" ou ne sera pas ! Autant j'avais su reconnaître les qualités du pilote de Sons Of Anarchy il y a deux ans sans pour autant avoir accroché, autant cette fois je suis conquis et impatient de voir les épisodes suivants de Justified. Au-delà de la performance de très bonne facture de Timothy Olyphant et du reste du casting que j'ai déjà souligné, je suis heureux de retrouver une série avec un personnage masculin emblèmatique en guise de héros. J'aime beaucoup les ensemble shows mais il y en a tellement qu'il devient urgent de se démarquer. Quant aux séries avec une héroïne, j'en suis en général très friand mais il commence à y en avoir trop sur le câble, aussi bonnes soient-elles. Bref, Raylan Givens arrive à point nommé avec ses faux-airs de Lucky Luke, car lui aussi tire plus vite que son ombre et il nous le démontre à plusieurs reprises dans ce premier épisode. On est curieux de voir si c'est pareil au lit, d'ailleurs. L'occasion en tous cas de quelques scènes surprenantes et même assez choquantes. J'ai plus tellement l'habitude de voir des gens se faire exploser la cervelle avec mes niaiseries hebdomadaires. Ca va m'endurcir tiens, c'est bien.
Autre grande qualité de Justified : nous envoyer illico-presto dans une Amérique profonde paumée et cruelle, bien loin des corps bronzés de Miami ou des gens trop pressés de New York. Quand on cherche bien, d'autres consoeurs actuelles évoluent dans des atmosphères équivalentes (True Blood, Sons Of Anarchy...) mais elles sont trop peu nombreuses. La série se révéle rapidement être un sacré mélange très inspiré de cop-show à l'ancienne (en espérant qu'elle n'optera pas pour une mécanique trop huilée) et de western ultra-moderne. L'enquête du jour, qui sera sans doute plus que ça puisque le méchant ne meurt pas à la fin, était très prenante, hypnotique même, et surtout pas manichéenne. Ce sera probablement la marque de fabrique de la série. En parallèle, quelques pierres sont lancées au sujet du passé de Raylan. Son mariage raté bien-sûr, mais surtout son père qu'il refuse de voir pour le moment. All The Best Cowboys Have Daddy Issues...
En bref, Justified offre un spectacle à la hauteur des attentes, divertissant mais subtile. Il faudra sans doute compter sur elle dans les années à venir.
// Bonus // Une bande-annonce...