Gilles Vially

Sa boutique, passage Pommeraye, nous révèle à quel point le monde végétal et celui du design savent fusionner pour être harmonieusement complémentaires. Horticulteur en serre avant d’être paysagiste d’intérieur, il exprime l’art en vert et en vie.

Votre showroom est un lieu rare, à plus d’un titre. Quel en est le fil conducteur ?
Cette boutique est la suite logique de mon parcours professionnel. J’ai d’abord été horticulteur de production, en serre, avec l’envie de me rapprocher de la vente des végétaux. La plante reste un domaine à part, où il faut à la fois des compétences techniques et des connaissances du milieu végétal. J’ai créé mon entreprise, et quelques années plus tard, en 2003, j’ai ouvert ma boutique, en toute logique. Nous sommes quelques uns seulement, en France, à travailler le végétal de cette manière.

Vous êtes paysagiste d’intérieur. Expliquez-nous les particularités de ce métier.
Il s’agit de mettre en place des végétaux, en intérieur, et d’en assurer la pérennité. Il faut réunir un certain nombre de conditions propices à leur bon développement, en particulier l’espace et la lumière, indispensable. Chaque plante est une pièce unique, un élément vivant qui va évoluer et amener de la satisfaction.

Quelle est la relation entre végétal et design ?
Forme, couleur, matière, le végétal est multiple. Et les contenants sont de plus en plus inventifs : l’évolution des matériaux conduit à une proposition déco très aboutie. Acier, céramique, résines, peau de serpent ou coquillages inversés… tout est possible. L’assemblage végétal-pot est un exercice de style extraordinaire : casser les lignes, amener de la rondeur… Une plante peut avoir une lecture aussi forte qu’un tableau ou une sculpture.

Vous travaillez beaucoup avec les entreprises. Et les particuliers ?
Jardins intérieurs ou terrasses : nous intervenons à la demande. À domicile, mais aussi en boutique, où chacun peut retrouver toute l’émotion et la dimension du végétal, avec des propositions qui sont autant d’univers différents. Une petite plante qui complète un décor, raconte une histoire : un galet devient une île, un mini ficus a des allures de baobab… Les grands végétaux sont plutôt un choix masculin, alors que les compositions plus raffinées dans la présentation et la déco touchent la sensibilité féminine.

Vous invoquez souvent une 3ème dimension…
Je fais référence au vivant ! La plante, par sa forme et son originalité, amène un volume différent, une rupture dans un espace froid ou contemporain, une chaleur, une présence et une forme d’expression bienfaisante. La vie, tout simplement !

Votre spot favori, pour vous ressourcer ?
Envie d’horizon ? Je pars déjeuner au Nossy Be, à la Baule. Le midi, en semaine et hors saison, uniquement. Pour ce sentiment d’immensité, de solitude avec la mer à mes pieds. Et quand je ferme ma boutique, j’aime l’intimité du restaurant « Chez Maman », rue de la Juiverie. Un petit bonheur rare, s’attabler au comptoir, réfléchir, observer et contempler, faire le vide. Un moment précieux et privilégié, un temps pour soi.

Par Anna-M. Mullan

Gilles Vially – Passage Pommeraye, 1 rue du Puits d’Argent à Nantes – 02 40 20 36 99