L’institut BVA pour Art Paris a sondé les Français sur leur rapport à l’art contemporain. Paru dans Le Journal des Arts du 19 mars, ce sondage révèle que
la fréquentation des musées augmente, mais l’art contemporain n’a pas encore leur faveur. Ils sont 51% à être curieux à ce sujet, 32% à être indifférents, 15% à ne pas le comprendre et seulement
11% à trouver cela enthousiasmant (plusieurs réponses possibles).
70% des personnes interrogées ne vont jamais dans une galerie, conséquence, 80% n’ont jamais acheté une œuvre d’art contemporain (en progression pourtant, ils étaient 82% en 2007), parce que 28%
considèrent que cela reste réservé à une élite. Quant à l'intention d’achats des personnes sensibilisées à l’art contemporain, encore un effort, elles ne sont que 13% à désirer posséder une
œuvre. Pour elles, l’achat d’un tel objet est avant tout un coup de cœur (35%), un rêve inaccessible (10%), idéal pour décorer son intérieur (9%), un achat insensé (9%), un geste
« tendance » (5%), un investissement (3%) : pas franchement show off comme on aurait pu le penser…
Pour les amateurs qui ont répondu avoir l’intention d’acquérir une œuvre d’art contemporain, leur lieu de prédilection serait à 41% sur une foire ou un salon, à 25% dans une galerie d’art, à 15%
sur Internet, à 11% dans une salle des ventes.
Ce sondage est le reflet d’un peuple baigné dans l’histoire, une histoire prestigieuse, mais aussi un peuple conservateur, voire frileux, qui regarde souvent l’avenir dans la crainte d’être dilué
dans une globalité envahissante, dans une modernité qui réduiraient son drapeau identitaire à un hochet : le syndrome de la puissance moyenne, de plus en plus moyenne, qui s’étiole
?