Je vous propose la deuxième partie consacrée au parcours des 20 derniers joueurs repêchés en première position dans la Ligue Nationale de Hockey. Je signalerai que les derniers choix ne peuvent être forcément des jugements définitifs car les joueurs ont peu d’années dans la NHL.
Logo de la draft NHL 2010 qui se tiendra en juin à Los Angeles.
1999. Patrik Stefan (République Tchèque). Atlanta Trashers
Lors de cette draft d’expansion, la nouvelle franchise d’Atlanta sélectionne le Tchèque Patrik Stefan. Ce joueur de centre (1,88 m pour 95 kg) n’a jamais vraiment répondu aux attentes d’un premier drafté. Une première saison discrète (25 points dont 5 buts en 72 matches) dans une franchise en élaboration. Le contexte n’était pas évident mais Stefan devait être un pilier de la construction de l’équipe. En 2001-2002, il passe même une partie de la saison en AHL et en 2006-2007, il quitte Atlanta pour Dallas où il ne joue qu’une saison. Ensuite il se tourne vers Berne et prend sa retraite après trois parties seulement.
En 455 parties dans la NHL, il a marqué 64 buts, 124 assistances et 188 minutes de pénalité.
Autres choix : les frères Sedin, sélectionné par Vancouver (qui avait bénéficié de deux choix consécutifs en raison de transfert incluant des choix de draf), juste derrière Stefan ; Martin Havlat, Ryan Miller, Henrik Zetterberg.
2000. Rick DiPietro (Etats-Unis). New York Islanders.
Très très bon chez les jeunes, DiPietro est repêché par les Islanders qui cherchent un bon gardien de but. Malheureusement, il n’a pas tout à fait répondu aux espoirs des fans de Long Island. Les deux premières saisons, sans être mauvaises, sont assez moyennes et il commence à montrer son talent à partir de la saison 2002-2003 même s’il joue une bonne partie de la saison en AHL.
Jamais DiPietro n’emmena les Islanders vers les playoffs. Par contre, il signa en 2006 un contrat de 15 ans et 67,5 millions de $ qui plombe encore les Islanders. En effet, DiPietro se blesse à la hanche en mars 2008 et ne joue pratiquement pas la saison suivante (5 matches). et souffre du genou droit.
Il ne revient qu’au début de l’année 2010. Pas beaucoup pour un joueur dont qui a encore 11 ans de contrat avec les Islanders.
DiPietro a joué 281 matches : 119 victoires, 117 défaites, 2,79 buts encaissés en moyenne par match et un pourcentage d’arrêts à 0,905.
Autres choix notables : Dany Heatley, Marian Gaborik, Antoine Vermette, Ilia Bryzgalov, Henrik Lundqvist
2001. Ilya Kovalchuk (Russie). Atlanta Trashers.
A 18 ans, Kovalchuk était déjà considéré comme un des plus grands espoirs du hockey mondial. En récupérant un premier choix de draft, les Trashers espéraient faire un meilleur choix que celui de Stefan qui décevait.
Le Russe n’a pas manqué aux espérances : une première saison à 51 points mais ensuite, il n’a jamais marqué moins de 38 buts par saison, culminant à 52 en 2006 et 2008. Cela n’a pas permis de conduire Atlanta vers les playoffs car l’équipe manquait de profondeur mais en tout cas, Kovalchuk fait régulièrement étalage de sa classe. Transféré aux Devils de New Jersey il y a un mois, il joue maintenant dans une équipe capable de gagner la Coupe Stanley. Avec l’équipe russe, il a remporté les mondiaux 2008 et 2009. Une des stars de la NHL.
Ses stats : 611 matches, 631 points dont 337 buts et 42 points en 53 sélections avec la Russie A.
Autres choix notables : Jason Spezza, Tuomo Ruutu, Mike Cammaleri, Jason Pominville, Ray Emery (malgré tout), Marek Zidlicky, Christobal Huet, Martin Gerber
2002. Rick Nash (Canada). Columbus Blue Jackets.
A l’aube de la saison 2002-2003, la NHL achève sa réorganisation par sa dernière expansion avec les arrivées de Columbus (dans l’Ohio) et de Minnesota. Les Ohistes repêchent le gros ailier (1,87 m 106 kg) Rick Nash, joueur qui mise beaucoup sur son physique bien que doué techniquement aussi.
Nash est le joueur de franchise qui connaît une première saison d’apprentissage (39 points et 17 buts). Dès la deuxième, il devient la force offensive d’une équipe qui traîne logiquement au fond de la Conférence ouest : 41 buts (mais seulement 57 points) puis il tourne entre 28 et 40 buts sur les saisons suivantes. Nash est un scoreur comme en témoigne son ratio buts-assistances. Sa meilleure saison (2008-2009) avec 79 points (40 buts, 39 aides) coïncide avec la première qualification pour les séries (même si elle le doit beaucoup au gardien Pascal Leclaire). Nash est le joueur de franchise et le confirme en signant en juillet dernier un contrat de 8 ans et 62 millions de $.
En 510 matches, il totalise 224 buts, 190 aides et seulement 29 buts gagnants ; en 2004 il est sacré meilleur buteur avec 41 réalisations. Avec le Canada, il a remporté les mondiaux 2007 et l’or à Vancouver où il a connu un début de tournoi difficile.
Autres choix importants : Jay Bouwmeester, Alexander Semin, Chris Higgins, Cam Ward, Duncan Keith.
2003. Marc-André Fleury (Canada). Pittsburgh Penguins.
Au début des années 2000, les Penguins sont au fond du trou, surtout après la deuxième retraite de Mario Lemieux. Ils obtiennent le premier choix et sélectionne le gardien québécois Marc-André Fleury, alors qu’il évolue encore dans la Ligue Junior Majeure Québécoise. Fleury devient le plus jeune gardien à avoir joué en NHL et commence par un match à 46 arrêts malgré une défaite 3-0.
Les deux premières saisons sont très difficiles pour le jeune gardien. En 2007, il signe une plus probante saison de 40 victoires mais c’est surtout au cours des deux dernières saisons qu’il prend toute sa dimension et justifie son repêchage. Malgré la défaite en Coupe Stanley contre Detroit, il signe un impressionnant 93,3 % d’arrêts dans les playoffs 2008. La saison suivante est plus irrégulière mais Fleury se réveille comme toute l’équipe dans le derniers tiers de la saison. Moins dominateur que l’année précédente, il réalise un héroïque match 7 de la Coupe Stanley à Detroit et permet aux Pingouins de remporter le lourd trophée.
La saison 2009-2010 se passe sur les mêmes bases que 2009, comme l’est aussi l’équipe en général.
Statistiques : 294 matches, 144 victoires, 104 défaites, plus 31 en prolongations, 90,7% d’arrêts et une moyenne de 2,83 buts encaissés. Troisième gardien de l’équipe canadienne, Fleury a remporté l’or olympique en février dernier.
Autres choix notables : Eric Staal, Dion Phaneuf, Jeff Carter, Zach Parise, Ryan Getzlaf, Patrice Bergeron, Jaroslav Halak.
2004. Alexandr Ovechkin (Russie). Washington Capitals.
Avant une saison qui a été annulée par le lock-out, les Capitals ont sélectionné la merveille du Dynamo de Moscou, le « Tsar ».
Ovechkin (1,88 m , 107 kg) impose tout de suite sa vitesse, sa force (qui lui a valu seulement deux matches de suspension après une brutalité il y a 10 jours) et sa formidable technique. Il est devenu le buteur de la NHL : 52 buts et 106 points dès sa première saison (en 2005-2006) puis 46, 65, 56 et pour le moment 45 buts cette saison. Oveckhin récolte les trophées individuels : meilleur rookie (Calder), joueur le plus impressionnant (2008,2009), meilleur buteur et MVP ces mêmes années, meilleur total de points (Art Ross).
Ovechkin s’est retrouvé dans une équipe où il manquait d’autres lignes offensives. Le neutraliser c’était privé Washington de sa force d’attaque. En 2008-2009, l’équipe s’est renforcée et a changé d’entraineur. Oveckhin a enfin été soutenu et les Capitals sont arrivés en demi-finale de conférence après avoir atteint le premier tour la saison précédente.
Cette année Oveckhin mène une équipe beaucoup plus solide encore et Washington fait figure de favorite pour la Coupe Stanley et le Trophée du Président est pratiquement acquis.
Statistiques : 386 matches et 517 points (264-253), 34 buts gagnants. 30 points en 21 matches de séries. Oveckhin a été champion du monde avec la Russie en 2008 et en 52 matches avec l’équipe russe, il totalise 44 points dont 27 buts.
Autres sélections : Evgeni Malkin, Alexander Radulov, Mike Green, Mark Streit, Kris Versteeg.
2005. Sidney Crosby (Canada), Pittsburgh Penguins
On l2005. Sidney Crosby (Canada), Pittsburgh Penguins
On2006. Eric Johnson (Etats-Unis), Saint-Louis Blues.2007. Patrick Kane (Etats-Unis), Chicago Blackhawks.2008. Steven Stamkos (Canada), Tampa Bay Lightning.2009. John Tavares (Canada). New York Islanders.
e savait depuis déjà quelques temps que celui qui aurait le premier choix en 2005 sélectionnerait le prodige. Avec l’Océanic de Rimouski dans la Ligue Junior Québecoise, il a fait sauter tous les records : 303 points en 121 matches malgré un échec dans le tournoi final des Ligues Junior au Canada (la Coupe Mémorial).
Avec le lock-out, le déclin du spectacle et des buts depuis 10 ans, la NHL attendait le successeur des Gretzky et Lemieux. Ovechkin était là, Crosby est arrivé dans un autre registre. Sid devient l’ »Elu » non pas de son équipe, pas uniquement mais de la Ligue qui cherche à se relancer.
Et aussitôt Crosby fait parler sa classe : à part en 2007-2008 où les blessures l’ont limité à 53 matches et 79 points, il n’a jamais été sous les 100 points. Ovechkin lui souffle le Calder mais en 2007 il rafle les trophées pour les points (Art Ross) meilleur joueur (Hart et Pearson par le vote des joueurs). Mais l’équipe se met en place autour de lui. En playoffs, Crosby marque peu en 2008 mais se rattrape en 2009 (15 buts et 31 points en 24 matches) bien que ses prestations en Coupe Stanley soient plus discrètes que Malkin. Blessé lors du dernier match, il assiste à la victoire des siens -dont il est le capitaine-.
Évidemment, la légende de Crosby (pas encore 23 ans) a encore pris de la dimension. Le but en prolongation contre les Etats-Unis à Vancouver va lui valoir l’érection d’une statue plus tôt que prévue et sa crosse et le palet iront directement au Hall of Fame du hockey (après que la crosse ait un moment disparu).
Crobsy est-il capable d’aller chercher Gretzky ? S’il joue 23 ou 24 saisons oui tant les chiffres de la Merveille sont hors du commun du sportif, même parmi les plus grands. Néanmoins avec 485 points en 362 matches (dont 177 buts et un taux de réussite d’un but sur sept tirs), Sid pourrait aller chercher la deuxième place et avec Pittsburgh quelques Coupes Stanley, si l’équipe garde son ossature.
Autres choix notables (un peu moins !) : Tuuka Rask, Paul Stastny, Kris Letang, Jonathan Quick
2006. Eric Johnson (Etats-Unis), Saint-Louis Blues.
Peut-on dire que lorsqu’un défenseur est un premier choix que la draft n’est pas bonne ? Pas évident mais il faudra attendre un petit peu et ce pourrait bien ne pas être le cas. Johnson est un bon défenseur qui a une bonne présence sur la patinoire. Mais à sa deuxième saison, il est victime d’un grave accident qui déchire les ligaments de son genou, en conduisant une voiturette de golf. Johnson est revenu cette année.
En 139 matches, Johnson a quand marqué 66 points (12-54) et présente un différentiel de -12 en pratiquement 20 minutes de présence par match. Johnson a fait partie de l’équipe étasunienne à Vancouver.
Choix notables : Jordan Staal, Jonathan Toews, Nicklas Backstrom, Milan Lucic, Steve Mason.
2007. Patrick Kane (Etats-Unis), Chicago Blackhawks.
Originaire de Buffalo, l’ailier américain a suivi le cycle de développement des jeunes hockeyeurs où il impressionnait. Les Blackhawks comptent sur lui et la draft de Toews en 2006 pour relancer une franchise en bien mauvais état. Kane s’est rapidement révélé comme un joueur important : 2 points en 2008 et 70 en 2009 (déjà 81 cette saison). Kane est un attaquant de poche (1,78m 81 kg) doté d’un caractère pas toujours facile à gérer et les histoires hors de la patinoire ont fait parler de lui : ainsi il est accusé d’avoir frappé un conducteur en juillet dernier.
En 234 matches joués, Kane totalise 223 points (74-149) et il a remporté la médaille d’argent à Vancouver.
Autres choix notables : Sam Gagner, David Perron et Alexei Cherepanov décédé en octobre 2008 durant un match de KHL.
2008. Steven Stamkos (Canada), Tampa Bay Lightning.
Champion en 2004, le Lighting a plongé dans le classement et termine dernier en 2008. L’équipe repêche Steven Stamkos dont les prestations chez les juniors ont été impressionnantes. Une première saison rookie encourageante avec un triplé contre Chicago : 46 points dont 23 buts.
L’actuelle saison voit décoller le Canadien qui double littéralement ses statistiques et cela permet à Tampa Bay de remonter dans la hiérarchie. Efficace (17,3 % de réussite aux tirs), Stamkos a déjà 43 buts et 41 aides en 73 matches. Son efficacité défensive et offensive est aussi meilleure (différentiel nul). Stamkos est la relève de Tampa Bay qui compte encore sur Lecavalier et Saint-Louis mais désormais sur un joueur dix ans plus jeune.
Autres choix notables : Drew Doughty, Zach Bogosian, Maxime Sauvé (France, drafté au 2ème tour par les Bruins de Boston alors qu’il joue chez les Juniors Québécois).
2009. John Tavares (Canada). New York Islanders.
Le 21ème et dernier choix que j’inclus même si la saison n’est pas terminée.
Au fond du trou à leur tour, les Islanders se penchent vers Tavares. Issu de la Ligue Junior de l’Ontario, Tavares s’y révèle un joueur d’impact (433 points dont 215 buts en 247 matches). Au sein des Islanders, ce centre gaucher (1,83m 90 kg) réalise une première saison honorable sans être impressionnante. Il n’a pas encore marqué de but victorieux mais la moitié de ses réalisations (11 sur 21) est constituée de buts égalisateurs. Toutefois, Tavares a déjà réalisé une grosse performance en marquant 5 buts d’affilée pour les Islanders (pas dans un même match).
Autres choix : Victor Heldman, Jonas Gustavsson.