Magazine Journal intime

Mes mercredis au Portugal

Par Alainlecomte

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Tel Armando du bleu dans mes nuages , j’ai mes mercredis portugais. Je pars le mardi soir de Roissy et j’atterris à Lisbonne : il y a trente ans que je n’y étais venu. J’accompagne ma dame qui part là-bas pour une séance de travail (contrat européen, étude des séismes, etc.) et moi j’en profite pour battre la semelle sur les pavés minuscules des ruelles en pente d’Alfama. Mon appareil photo en bandoulière, mon carnet d’aquarelles dans mon petit sac à dos noir, marque Tatonka, là où j’enfouis mes choses. Il faut aussi pour faire de l’aquarelle un verre en plastique, le verre à dent qu’on prendra à l’hôtel, et puis de l’eau bien sûr. Quand il y a une vasque récemment remplie, tout va bien, puisez de l’eau si possible pure car si elle est souillée, cela risque de ternir votre peinture, sinon, cherchez de l’eau, de l’eau de pluie par exemple s’il se met à pleuvoir (ce qui n’est pas rare en ces terres océaniques) ou bien essayez toujours l’eau d’arrosage qui tombe en gouttes sonores du haut des balcons, j’ai essayé à vrai dire mais je n’ai recueilli que trois gouttes qui faisaient juste une grosse larme au fond du verre. Le mieux c’est de se fendre d’une petite bouteille. J’ai peint ainsi la vue qu’on a depuis le mirador san Luzia, au loin la coupole du Panthéon national et plus loin encore le Tage, eau grise enjambée par des monstres métalliques, et plus tard je me suis arrêté sur la petite place de San Miguel, le quartier en contrebas d’Alfama. Mais à force de marcher, on en a plein les bottes, on ne fait que monter et descendre sur les sept collines dont se compose la ville. Enfin si l’on ne cède pas à l’attrait des tramways, jaunes, brinquebalants, de marque Carris, qui se tortillent entre les voitures en stationnement et dans les rues étroites où ils frôlent les murs. La ligne 28 surtout. Retenez. La ligne 28. Elle fait tout Alfama, et plus loin encore sans doute. Mais le château San George, bôf, n’y allez pas, rien à voir que des restes de murailles et de vieux canons. La vue oui bien sûr de là-haut, la vue, mais il y a la vue ailleurs aussi, et ça ne vaut pas les 5 euros qu’on y met. Même si le paon mâle du jardin vous gratifie d’une roue arrogante. On n’est pas celle que vous croyez, monsieur le paon.


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