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2 milliards dans ta taxe carbone

Publié le 25 mars 2010 par Careagit
Reposez-vous, fermez les yeux. Vous savez quoi ? La Taxe carbone est morte. Un report "sine die" comme disent tous nous amis journalistes qui semblent adorer le parlé latin sans pour autant craindre le mimétisme, tendance perroquet, sur un mode on parle tous des même sujets de la même manière. Bref.
La suppression Le report de la taxe carbone est une bonne nouvelle, particulièrement pour les entreprises qui n'avaient clairement pas besoin de cette bouse en plus pour avancer dans la concurrence mondiale. C. Jouannot se rebiffe en pointant la responsabilité du MEDEF. Une fois de plus, l'on feint de s'étonner que le MEDEF défendent les intérêts des entreprises et des patrons... C'est un des rôles des syndicats, même patronaux. Passé le soulagement, vient le temps du constat et du chiffrage de tout ce cirque bobo, dès le grenelle de l'environnement jusqu'au chiffrage de la taxe carbone dans le budget 2010. Car oui, vous en avez révé, N. Sarkozy l'a fait, 2010 demeurera à jamais comme l'année où le parlement aura validé un budget consolidé par près de 2 milliards côté "ressources", 2 petits milliards qui, par les interventions conjointes d'une veste aux régionales et d'un claquement de doigt présidentiel, disparaîssent comme par magie de nos comptes publics.
Boum, bam, bim, 2 milliards en moins, pas la moindre émotion dans la caste politico-médiatique. Après tout un Etat ne peut pas faire faillite alors les déséquilibres... Fabuleuse époque européenne où l'Allemagne inscrit le principe d'équilibre de ses comptes publics dans sa constitution et ou son voisin français, lui, invente le Hara-Kiri budgétaire dans la joie et la bonne humeur.
Face à ces divers problèmes il n'est pourtant pas fondamental que vous vous inquiétez. Car Gilles Carrez, le rapporteur UMP de la commission des Finances de l'assemblée nationale a la solution. Pour combler le gouffre, il annonce :
"Non. Il faut compenser cette perte de recettes et cela doit se faire dans le cadre de la fiscalité des entreprises."
Traduction, les entreprises vont passer à la caisse. Un petit rappel toutefois, François Fillon expliquait le report "sine die" (sic) de la taxe carbone :
"Nous voulons que les décisions soient prises en commun avec les autres pays européens, sinon nous allons voir s’accroître notre déficit de compétitivité"
Supprimons donc une ressource de 2 milliards d'Euros pour éviter d'allourdir le poids fiscal sur les entreprises et remplaçons le par une compensation (donc au moins égale si l'on est un poil sérieux) axée sur "la fiscalité des entreprises".
Remplaçons donc un nouvel impôt sur les entreprises par un nouvel impôt sur les entreprises en prenant soin de creuser au passage le déficit de nos comptes publics.
Nous vivons une époque formidable.

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