Alors que commence le Sidaction, Jean-Luc Romero, président d’ELCS, interpelle Claude Evin, directeur de l’Agence régionale de santé d’Ile-de-France, sur les inquiétudes des personnes vivant avec le sida concernant la réorganisation de l’AP-HP
et la création des salles de consommation à moindre risque.
Dans une lettre envoyée à Claude Evin, Jean-Luc Romero, président d’Elus Locaux Contre le Sida, interpelle le directeur de l’Agence régionale de santé d'Ile-de-France sur deux sujets urgents de santé publique en Ile-de-France et lui demande de faire respecter l’intérêt des malades dans les réformes en cours.
Le premier sujet d’interpellation concerne les réformes en discussion à l’AP-HP « de réorganisation et transferts de services hospitaliers prenant en charge des personnes vivant avec le VIH/ sida ». Le président d’ELCS souligne que par rapport aux peu d’informations disponibles « la réorganisation envisagée ne peut conduire qu’à une baisse de la qualité de la prise en charge voire même à une augmentation inquiétante des ruptures de soins » alors que les priorités devraient être « la continuité de la prise en charge, une offre de soin adaptée aux besoins des personnes touchées par le VIH/sida, en somme, l’intérêt des malades ». Jean-Luc Romero tient à réaffirmer clairement que « les réformes à venir ne doivent pas être prioritairement dictées par des arguments économiques et financiers mais bel et bien par des arguments de santé publique ».
Le second sujet concerne la réduction des risques en direction des usagers de drogues. Le président d’ELCS demande à Claude Evin de se positionner clairement sur le sujet des salles de consommation à moindre risque, innovation qu’il estime nécessaire pour faire face « aux problèmes actuels : l’accès des personnes les plus précarisées aux dispositifs de soin, le nombre très important des contaminations au VHC ». Jean-Luc Romero fait remarquer qu’« il existe plus de 80 salles de consommation dans plus de 25 villes européennes » et que les « avantages de telles structures sont nombreux : réduction des comportements à risques en matière de transmission VIH et VHC, augmentation de l'accès aux soins, baisse de la mortalité par overdose et réduction des nuisances liées à l'usage de drogues dans l'espace public ». Alors que la mairie de Paris et le Conseil régional d’Ile-de-France se sont engagés dans la voie d’une expérimentation de ces structures, Jean-Luc Romero demande au directeur de l’ARS d’Ile-de-France de se positionner, sans ambiguïté, en tant qu’expert de santé publique, face à l’opposition manifeste du président de la MILDT.
La création des ARS est une réforme très importante visant à rationnaliser et régionaliser la politique de santé. Louable dans ses intentions, cette réforme suscite des inquiétudes. Le fait pour Monsieur Claude Evin de prendre position sur ces sujets en érigeant comme priorité l’intérêt du malade serait à même de rassurer les acteurs de santé.