Les gendarmes ne sont pas contents et, fait exceptionnel, certains d'entre eux l'ont fait savoir. Les sanctions tombent. Un officier vient de se faire radier des cadres par mesure disciplinaire. Un autre officier, un colonel, vient d'être muté en Haïti pour avoir lui aussi critiqué le rapprochement entre la police et la gendarmerie. Car le fond du problème est bien là : c'est le rapprochement entre la gendarmerie et la police voulu par Nicolas Sarkozy, le nouvel ensemble étant sous la tutelle du ministère de l'intérieur.
J'ai passé 16 mois en gendarmerie pendant mon service militaire, je compte plusieurs amis qui sont gendarmes et évidemment ce problème ne me laisse pas indifférent.
Alors que penser de ce rapprochement ? Rien de bon en réalité. Le seul point commun entre police et gendarmerie c'est que l'une et l'autre sont chargées des missions de police. Pour le reste, rien de commun : l'une est militaire, l'autre non et çà change tout. Ce rapprochement permet-il à l'État de réaliser des économies ? Non.
Ce qui me surprend le plus c'est de voir avec quelle rapidité et quelle sévérité les sanctions tombent. Je rappelle que les policiers ont la possibilité de prendre la parole, de s'exprimer, il y a des syndicats. Les gendarmes qui maintenant sont regroupés avec les policiers n'ont pas la possibilité de dire le moindre mot, bizarre.
Soit on change tout et ils peuvent s'exprimer, soit ils restent militaires (la grande muette) et ils sont rattachés au ministère de la défense.