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Dialogue de sourds

Publié le 23 novembre 2007 par Pierre Lacour

Authentique échange épistolaire entre un syndicaliste et un entrepreneur à propos de l'actualité sociale.

Hugo : - Moi, je n'ai qu'un chiffre: 15 milliards. C'est le montant des cadeaux fiscaux que Sarkozy a fait aux privilégiés qui n'en avaient pas besoin et qui auraient pu éviter cette réforme pendant 75 années !

Et puis au lieu de toujours souhaiter un nivellement des niveaux de vie par le bas, en dressant les salariés les uns contre les autres, pourquoi ne pas imaginer une généralisation de la dignité dans les conditions de vie ?  En somme, pourquoi ne pas essayer de réguler au maximum l'économie pour permettre à tous d'en profiter ? Très simplement, en revenant à la répartition capital/travail d'il y a 15 ans (25%/75% au lieu de 35%/65% aujourd'hui). On pourrait augmenter tous les revenus (salaires, retraites, RMI etc.) de 650 euros.

Voila, j'ai pris cet exemple pour montrer que des solutions existent et que le postulat selon lequel nous serions tous obligés de travailler plus, plus longtemps, alors que les profits explosent, est un mythe.

Louis : - D'abord concernant les cadeaux fiscaux, je te confirme que les privilégiés dont tu parles en ont bel et bien besoin. Et d'ailleurs ça ne suffit pas : pour ma part si Sarkozy n'a pas la main nettement plus lourde, je resterai à l'étranger, où je dépense, fais vivre de nombreuses personnes et paye des impôts. Comme moi ils sont nombreux les Huguenots de la fin du XXe siècle que la France et sa haine des riches a chassés. Comme disait Rothschild en partant en 1982 pour de bon en Angleterre (pour ne jamais revenir et fonder là-bas une des banques les plus florissantes aujourd'hui) : "Après m'être fait traité de "sale juif" sous Vichy on me traite maintenant de "sale riche", c'en est trop !"
Ensuite la "régulation maximale" de l'économie dont tu parles porte un nom, cela s'appelle le communisme. C'est une maladie qui se soigne très difficilement et laisse de nombreuses séquelles. Sous sa forme plus bénigne (mais non moins dangereuse car elle dégénère hélas très vite) on peut l'appeler État-providence, interventionnisme ou socialisme. Ça permet à tous de profiter d'un gateau toujours plus petit, sauf bien sûr pour les nomenclaturistes qui tiennent les rouages. Le communisme est une insulte au bon sens car il repose sur un postulat contre-nature : l'homme aurait le souci du groupe, de l'intérêt général avant le sien propre. Comme bien sûr ce n'est pas le cas, l'État - par l'intermédiaire de ses fonctionnaires - doit veiller constamment (police partout) et s'opposer systématiquement à toute initiative individuelle venant d'entrepreneurs dangereux. Le problème c'est que rien n'empêche les entrepreneurs et les entreprises de changer de pays quand on les prend à la gorge, le couteau entre les dents...




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