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Max | Des pas de géant dans l'océan

Publié le 26 mars 2010 par Aragon

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Où étiez-vous Julien, Tim pendant que j'étais au garde à vous devant le cercueil du Général en Haute-Marne, pays sans ciel, pays, l'hiver, semblant abandonné par les vivants ? Où étiez-vous, alors que la terre allait se mettre en quête de le consommer ? Où étiez-vous les jeunes, mes amis ? Je pensais à vous cette après midi quand je suis retourné au bord de l'océan.  Je pensais aussi au Général, son ultime échappée sur une plage d'Irlande. C'est le 19 juin 1969, il dira à Eamon de Valera : "J'ai trouvé ici ce que je cherchais, être en face de moi-même..."

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Cette plage de Messanges est la même que celle d'Irlande. Mêmes rafales folles, mêmes embruns abrupts, bien trop vifs, pour des coeurs tournant au ralenti, même ciel. Vous aviez grandement raison d'écrire ce que vous avez écrit. Julien tu t'es endormi très vite sur mon propos et toi, idem pour toi Tim, platitude apaisante dis-tu ?

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Je ne peux être qu'en face de moi quand j'écris. Je passe, vous, mes amis, vous avancez. La Terre continue de tourner autour du Soleil. Que sont alors les mots écrits sinon les bien pâles alibis de notre présence hic et nunc. Que sont des mots sinon des oublis posés comme des pierres en un cairn. L'essentiel est bien ce regard qui suit la trace. Traces de vie. Comme un chasseur patient...

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J'ai vu tantôt de bien étonnants spectacles. Une femme qui se baignait - en deux pièces - dans une mer battue de vagues plus hautes qu'elle. Une femme, très forte, je l'apercevais de loin certes, mais elle était Fellinienne, une femme qui, revenue de sa lutte joyeuse, remportée sur les flots s'est mise à faire des mouvements, comme du Taï-Chi, de la danse (?) d'une beauté époustouflante. Ses mains se déliaient, son corps s'arc-boutait. Une femme forte, suspendue dans la grâce.

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Et puis j'ai vu Edgar que je ne connais pas mais sais son prénom... Debout contre le ciel, face au vent, sur un banc, en haut de la dune. Le visage éclairé - transfiguré - trois balles magiques volaient dans la lumière grise, s'échappaient de ses mains comme les colombes d'un prestidigitateur. J'ai vu ensuite ce garçon aux chiens. De loin d'abord. Il les lâchait dans l'océan. Les vagues hurlaient sous les morsures des crocs de ces bêtes qui franchissaient sans peur deux rangées de vagues, puis revenaient avec des bois flottés, presque tronc d'arbre dans la gueule. Hadès lui-même les aurait préférés à Cerbère. Peu rassuré car je pensais très fort qu'ils me voyaient en steack, je les ai photographié tous trois et ils m'ont fait trois vrais sourires... Comme quoi !

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Pour tout vous avouer Julien et Tim, j'ai cependant retrouvé le chemin des pages, le chemin du livre, fini Djian et lu "Rosa" de Maurice Pons dans la foulée. Je vous le conseille ce livre étrange, palpitant et passionnant, si proche de l'origine du monde... Je continue d'écrire cependant.

Je reviens à mon début. Je sais où vous étiez. Vous n'étiez pas quelque part. Vous étiez des pas. Des pas de géant dans l'océan.



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