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Turner et nous

Publié le 27 mars 2010 par Yvesd

800px-Turner-rain-steam-and-speed.jpgAujourd’hui, une fois n’est pas coutume, c’est culture sur « Restons Correct ! », peinture pour être précis, à l’huile même. En fait c’est un billet à la gloire de cet immense peintre british que fut Turner et qui s’expose jusqu’au 24 mai au Grand Palais.

La première fois que nous l’avons croisé c’était à Londres, à la National Gallery où, à la lointaine époque de nos études et des stages qui y étaient associés, nous étions rentrés un peu comme un jeune Anglais serait rentré au Louvre. Pas tout à fait par hasard mais un peu quand même, juste pour dire que nous « y » étions allés.

Rain, stream and speed fut un vrai choc esthétique, de ceux qui comptent dans la vie d’un jeune homme, fut-il le dernier des Béotiens, un presque Philistin s’apprêtant à rejoindre la funeste cohorte des gros bourgeois incultes et autres futurs blogueurs de droite.

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Quel pied cette toile ! Quel pied aussi ces marines, crépusculaires ou matinales peu importe, ces lumières rasantes sur fond de ciel d’hiver soudain calmé comme on en voit parfois sur les côtes de la Manche.

Ce n’est pas du post-romantisme, du pré-impressionnisme, et encore moins un sujet de dissert’ pour étudiants en histoire de l’art. C’est juste du « beau » à vous en faire oublier l’heure de la (vraie)galette-saucisse, de l’émotionnisme intemporel pour y aller de notre néologisme du weekend.

Avant même qu’à Barbizon les Corot, Millet et autres Trouillebert aient eu l’idée d’aller planter leur chevalet ailleurs que dans les ateliers des maîtres du classicisme, Turner passait le nez par la fenêtre des premiers wagons de chemin de fer, juste pour voir, et nous donner à voir de la pluie, de la vapeur et de la vitesse.

C’est peut être ça le vrai « génie » artistique : beaucoup d’audace et un peu de talent…

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Nous ne sommes pas encore allés voir l’expo du Grand Palais. De peur en fait que notre plaisir de retrouver Turner soit gâché.

Le thème c’est Turner et ses peintres. Dit comme ça et connaissant la pédanterie qui règne dans le monde des musées nationaux, ça sent a priori beaucoup la cuistrerie académique lourdement mise en scène, façon cultureux officiels et fonctionnarisés qui y pullulent. Certes à 11 euros l’entrée, le risque est limité.

Pour autant et depuis l’époque où l’ignoble Margaret Thatcher s’acharnait à détruire tout ce qui ressemblait de près ou de loin à un service public anglais, l’entrée de la National Gallery est gratuite, celle du British Museum aussi du reste.

Ca vaut peut-être le coup de se payer un billet d’Eurostar pour y voir ou y revoir leur collection de Turner ou, dans un genre différent, la Frise du Parthénon…


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