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Etat chronique de poésie 855

Publié le 28 mars 2010 par Xavierlaine081

855

Vous êtes venus, amis, bravant la nuit et la pluie.

Vous êtes venus et ce ne fut que pour vous que ma voix donna vie au poème

*

Tant qu’il nous reste un fragment d’amitié, même parcimonieuse,

L’humanité a des chances encore de demeurer sauve

*

Suave instant que celui de petites mains qui s’agrippent à mon cou :

J’veux pas que tu y ailles ;

J’veux rester avec toi !

Mais pour cinq étoiles de fraternité, mon fils,

Je t'ai laissé derrière la porte close,

Avec yeux et minois attristés de cette soirée sacrifiée.

*

« En France on aime beaucoup la poésie qu’on ne lit pas. Comme on n’en lit presque pas, l’amour est immense », ainsi écrivait Christian Prigent en mille neuf cent quatre vingt seize.

Voici douze années d’écoulées et la sentence n’est plus seulement une sentence, elle est un triste constat.

*

Il nous reste cette part de rêve, parenthèse ouverte à l’acte gratuit, le seul qui nous confère encore un peu d’humanité.

*

Nous retournons à la terre et au silence, le cœur meurtri d’avoir encore une fois espéré.

Puis lancer nos mots en infinies alertes :

Tant qui se dit dans la fureur des vagues

Et leur contemplation solitaire

Une affiche rouge 

Dont le placard se renouvelle

Et le rouge devient toujours plus sanglant 

*

Et revenir à la longue et patiente attente

Celle qui nous fonde à imaginer la fièvre amoureuse, nue, là, debout dans la lumière du soir.

Lèvres entrouvertes

Au temps suspendu de l'amour

La peau halète de devoir attendre

Cœur fait grand tapage

Aux mots qui se libèrent.

.

Manosque, 26 février 2010

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