A la suite du dernier commentaire de Daniel Besson sur la GP de l'eau, je me suis fait la remarque suivante : la recherche des ressources est-elle une affaire de nations, ou de firmes ?
En effet, on avait tendance à penser, à la suite de la géoéconomie, qu'il s'agit d'un enjeu pour la compétition des firmes, notamment multinationales (FMN). Seulement la géoéconomie, en tant que telle, peine à joindre la concurrence économique et la rivalité géopolitique.
Or, celle-ci demeure principalement le fait des Etats. Mais les Etats achètent-ils des matières premières ? il y a là un saut conceptuel qui n'est pas souvent souligné : comme si les importations pouvaient être forcément "nationalisées", alors que les opérateurs ne sont pas forcément nationaux ???
Ainsi, quand on dit que "la Chine" ou "le Japon" achète des matières premières en Afrique ou au Moyen-Orient, il y a un abus de langage qu'il faut signaler. Car on donne des significations géopolitiques à des calculs économiques (les comptes de la nation) qui n'en ont pas forcément.
Toutefois, et je suis là dans l'expectative : une fois qu'on a constaté cela : so what ? juste construction intellectuelle ?
Mais il s'agit au fond de la réflexion sur la jonction entre l'économie et la géopolitique, que je persiste à ne pas trouver aussi naturelle qu'il y paraît.
O. Kempf