Aujourd’hui, en tant que Juifs, commence ce soir à la nuit tombée, la fête de Pessa’h, la Pâque juive qui durera jusqu’au mardi 6 avril 2010.
Toute la journée, ce 14 Nisan du calendrier juif, les ainés de toutes les familles juives feront le Jeûne des Premiers nés, Ta'anit Bekhorim.
Lors de la dixième et dernière plaie infligée à l’Égypte, "Makat Bé'horot", D.ieu fit périr les premiers-nés des Égyptiens dans tout le pays.
Mais, comme ce fut le cas pour toutes les plaies, les Enfants d’Israël furent épargnés.
Lors de la Plaie des Premiers-Nés, aucun premier-né juif ne mourut.
Pour exprimer leur gratitude, tous les premiers-nés mâles parmi les Juifs jeûnent le jour qui précède Pessa’h.
Jeûner, c’est aussi purifier notre corps.
Ce jour est appelé Erev Pessa’h.
Les pères des garçons premiers-nés qui n’ont pas encore atteint l’âge de 13 ans jeûnent à leur place.
Une coutume cependant aussi répandue est que les premiers-nés se dispensent de l’obligation de jeûner en participant à une séoudat mitsva, un repas marquant l’accomplissement d’une mitsva, un commandement parmi les 613 demandés par D.ieu, tel qu’un siyoum qui est un repas festif célébrant la conclusion d’une étude d’une section de la Torah, par exemple un traité du Talmud.
La plupart des synagogues tiennent de telles célébrations après l’office du matin.
Il est aussi coutume de donner la tsedaka "charité", plus exactement de faire un don d’argent en reconnaissance du fait que l’on doit participer par ses contributions à la justice du monde.
Cette journée avant Pessa’h est aussi la journée où on débarrasse notre maison du Hametz.
Le Hametz (חמץ) ou Hometz selon la prononciation ashkénaze, est le terme hébraïque pour "(pain) levé" obtenu par fermentation au contact de l'eau de l'un des cinq types céréales mentionnés dans le Talmud, que sont le blé, l’orge, l’avoine, le seigle et l’épeautre.
La Halakha, la Loi juive interdit d'en posséder, d'en consommer ou d'en tirer bénéfice durant toute la durée de Pessa’h.
Cette interdiction s’applique aussi à tout produit de fermentation de céréales, dont les alcools.
Quand on n’est pas un ainé qui fait le jeûne, aujourd’hui, matin avant Pessa’h, le Hametz peut être consommé jusqu’à la quatrième heure du jour.
Après cela, seuls les aliments cachers pour Pessa’h peuvent être consommés.
Toutefois, on ne mange pas de Matza. On commence à en manger lors du Seder, le repas de Pessa’h.
Avant la cinquième heure, le Hametz trouvé chez soi durant la recherche, sera brûlé.
Le Hametz symbolise nos mauvaises tendances dont on se purifie.
Durant toute la période de Pessa’h, on ne mangera pas de pain levé.
Il sera remplacé par la Matza
(מַצָּה), (Matzot au pluriel), un pain non levé.
Son origine se rattache à l'Exode hors d’Égypte du peuple d’Israël.
Selon la Torah et la tradition orale, quand le peuple juif quitta l'Égypte, il n’a pas eu le temps pour laisser le pain se lever, le résultat donna la matza.
Pour Pessa'h, les ingrédients sont la farine et de l'eau.
Selon la Halakha, seules cinq céréales peuvent être utilisées pour élaborer la farine de matza, le blé, l’orge, l’avoine, le seigle et l’épeautre.
Lors de l'élaboration de la matza, la pâte à utiliser peut être susceptible de se lever mais on doit l'en empêcher.
Pour cela, il faut que la pâte soit pétrie sans arrêt et il faut l'élaborer en moins de 18 minutes car c'est le temps maximum pour empêcher la fermentation.
On parle de matza shmura c'est-à-dire lavé (מַצָּה שְׁמוּרָה) lorsqu'elle est élaborée à partir d'un blé surveillé depuis la moisson pour éviter toute humidité et qu'elle est cuite juste après le nettoyage des ustensiles et du four.
Le pain non levé appelé aussi
pain azyme a été repris par les Chrétiens pour confectionner les hosties qui seront données lors de l'Eucharistie.
Hag Sameah Pessa'h à toutes et à tous.