856
J’avais oublié
Amour
Tes paupières baissées dans la clarté pâle de l’aurore
*
J’avais oublié
Le temps
Celui des incertitudes permanentes qui nous font vivre
*
C'était entre tes bras d’azur
Lorsque déjà tes paupières se retournaient vers d’autres horizons
Je restais ainsi, bras ballant devant le vide qui m’accueillait
*
J’ai lu dans ton regard l’insoutenable mission
Il me fallait gravir chaque marche d’un temps qui m’échappait
Du retrait qui était le mien je tirais la sève de l’avenir
Nous n’avions d’autre tâche que celle d’exister
Et construire
*
Nos pâles étreintes préfiguraient un monde inconnu
Car rien de nos incertitudes ne laissait poindre le moindre message
Nous savions simplement devoir être là
Vibrant d’un amour puissant
Puisant à la racine même de nous-mêmes
Avec nos mains ardentes à construire
*
Rien n’est jamais fixé
Ni arrêté
Il n’est qu’éternel mouvement
Qui berce les formes infinies de la vie
.
De cet océan
Peuvent aussi bien jaillir
Monstres
Ou déesses
Les uns nous sidèrent
De leur noire présence
Les autres nous subjuguent
En nos rêves les plus fous
.
Rien n’arrête le périple
Toujours identique
Impétueusement changeant
.
Manosque, 27 février 2010 (3 décembre 2009)
©CopyrightDepot.co 00045567