Magazine Politique
Dominique de Villepin a présenté le 25 mars un véritable projet de société comportant des modifications majeures par rapport à l'actuelle politique mise en oeuvre par la majorité présidentielle sortante.
L'abstention cache un mal redoutable pour la vie publique française : la désocialisation, le repli sur soi.
Mais cette abstention est aussi le révélateur d'une vie publique particulièrement démotivante pour les citoyens puisqu'elle ne connaît ni projet ni débat.
Les trois acteurs de la vie publique vivent à des heures différentes. Les médias ne sont intéressés que par la lutte des leaders pour la présidentielle. C'est leur seule grille de lecture et d'analyse dans un cadre quasi-anecdotique.
Les responsables politiques sont guidés par une logique d'évitement. Chaque composante vit dans son univers et tout est matière à évitement. Lors des dernières régionales par exemple, le bilan des régions PS n'a pas été livré. Le PS voulait dérégionaliser le débat tandis que l'UMP voulait le dénationaliser. Chacun y est parvenu à respecter sa logique au prix de l'absence totale de véritable débat.
Les citoyens ne veulent plus de débats mais des solutions immédiates, du concret et tout de suite.
C'est un climat étonnant qui n'impacte pas autant d'autres démocraties modernes qui vivent même parfois actuellement des débats pleins de passions comme les Etats-Unis et l'enjeu de la réforme de la santé ou des relations entre l'individu et l'Etat fédéral.
Le dernier exemple en date de ce climat très singulier a été l'intervention de Dominique de Villepin le 25 mars 2010. Il a consacré le temps nécessaire à exposer sa vision de façon détaillée : il suffit de cliquer sur le lien suivant : DdV25mars2010. Cette présentation n'a donné lieu à aucun débat de fond.
Des députés UMP sont montés au créneau pour critiquer le "diviseur". Mais pas un mot sur le fond !
Combien de temps encore est-il possible de vivre une telle démocratie sans projet ni débat et surtout à quel prix ?