Enfin les quarts de finale de C1. Après trois mois de matches amicaux, Bordeaux tient son grand rendez-vous. Attention, c’est encore un match amical.
« Je ne dis pas qu’il a été facile de gommer cette déception, mais nous n’avons pas eu le temps d’y penser. » Laurent Blanc n’a toujours pas digéré. Son grand objectif de la saison, la Coupe de la Ligue, s’est envolé et ce n’est pas faute d’avoir tout tenté. L’équipe type renforcée par Sané et Ramé, une interdiction de courir et de presser et surtout pas de marquage. Ça devait marcher, mais, au cas où, Blanc avait une botte secrète : remplacer ses deux meilleurs joueurs dès le but du break encaissé. Impossible donc d’avoir des regrets ou d’affirmer qu’il s’en branlait de cette finale qui le faisait chier, d’ailleurs son manteau noir laissait à peine apparaître une cravate multicolore. Un premier essai costume avant Manchester probablement.
Alou barrit
Pourtant de terribles images hantent le technicien cevenol. Celle de ses joueurs souriants qui courent sur l’estrade sans attendre leur médaille, celle de Ramé qui préserve la victoire marseillaise d’une superbe claquette face à Valbuena, celle des Marseillais soulevant la Coupe haut dans le ciel de Saint-Denis pendant que Blanc et ses joueurs atterrissent à Lyon, celle d’Auxerre auteur d’un brillant match nul en championnat hier soir, ou celle de Gourcuff hilare à la fin du match, peut-être Yoann s’inquiétait-il pour l’épaule déboîtée de Messi dans les mains de Marouane l’ostéopathe.
En revanche, Blanc n’a pas eu le temps de penser à son pote Deschamps soulevant une coupe avec l’écharpe de l’OM. Pourtant Lolo est avant tout un humaniste, Bilic en mettrait sa thyroïde à couper. Il a aussi oublié son amour du Vieux Port qui attendait depuis si longtemps ce moment. La liesse était heureusement à la hauteur d’un trophée si prestigieux, ça a rappelé un titre moins important à Diawara mais lequel ? Bordeaux n’a plus qu’à se rabattre sur la Coupe de la Ligue des Champions.
Real estate
Après une telle claque, l’arrogance ne peux plus être de mise. Ce n’est pas parce que Planus et Diarra sont dispensés d’EPS jusqu’à Old Trafford, qu’il faut se vanter de virer Lyon avec l’équipe B. Ce n’est pas parce que Lyon est 5e de Ligue 1 qu’il n’est pas un adversaire respectable. C’est donc le moment de se souvenir de l’hégémonie lyonnaise il y a quelques années et du nombre de demi-finales de C1 de l’OL. « Il n’y a pas de suprématie. Il faut se rendre compte de ce qu’a fait Lyon ces dix dernières années. » Blanc ne commettra donc pas l’impair de minimiser la performance de son adversaire qu’il a battu les deux dernières fois – « Lyon a éliminé le Real Madrid et vous dites tous qu’une équipe qui a éliminé le Real a fait une grosse performance » – ni de se foutre de la gueule du monde avec ses banalités habituelles : « L’objectif de Bordeaux sera d’être performant dans tous les domaines et de marquer un but. »
Pendant ce temps-là, Laporta et Ferguson commencent à étudier leur plus gros rival. Marseille Lyon ou le Real ? A deux marches de la finale, ils aiment bien Laurent Blanc. Allez savoir pourquoi.