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Le bal des primaires

Publié le 31 mars 2010 par Jeunegarde

bal-des-primaires Sitôt les élections régionales passées, à gauche comme à droite, on se remet à causer présidentielles. Et si le PS travaille depuis plusieurs mois sur les modalités de désignation de son candidat, à l’UMP, face à la déroute et aux mauvais sondages on se prépare à trouver une solution alternative au cas où le Président hésiterait à se représenter. Primaires, le mot est désormais sur toutes les lèvres et Sarkozy lui même devrait s’y plier, quel affront ! Mais n’est ce pas là une manière subtile d’éliminer des candidats gênants (Villepin à droite, Royal à gauche) ou de promouvoir une candidature future ? En tout cas, au PS, les choses avancent lentement, sous la houlette du rénovateur Arnaud Montebourg qui vient d’annoncer qu’elles auraient probablement lieu du printemps à l’automne 2011, avec un 1er tour éliminatoire et une grande finale. Tous les sympathisants de gauche pourraient y participer moyennant contribution  aux frais et adhésion à une déclaration de principes sur les valeurs qui soutiennent le candidat. Mais les socialistes qui souhaitent que l’organisation de ces primaires permettent la désignation d’un candidat unique de la gauche (PS-EE-Front de gauche-PRG-MRC) pourraient bien se retrouver seuls alors que Jean-Pierre Chevènement vient d’annoncer le retrait de son mouvement à la course pour non respect des promesses faites sur l’éligibilité de ses candidats aux régionales ! De son côté Laurent Fabius évoque un pacte passé avec la Première secrétaire et DSK pour favoriser l’unité du parti et l’organisation de primaires de confirmation et d’adhésion ! Le remake de Reims est en cours…

Lettre de Jean-Pierre Chevènement

Madame la Première Secrétaire, chère Martine,

Nous avions décidé, le 4 novembre 2009, que le MRC et le PS constitueraient des listes communes aux élections régionales, tirant ainsi la leçon de ce qui s’était passé aux élections européennes. L’accord, dûment paraphé par nous-mêmes (Martine Aubry et Jean-Pierre Chevènement), le 10 février 2010, spécifiait que les candidats du MRC figureraient « en position éligible et inamovible pour les premier et second tours » dans quatorze régions. Tu avais évoqué à cette occasion « la première pierre d’une maison commune ».

Le Conseil National du MRC, réuni le 28 mars 2010, constate que cet accord n’a pas été respecté dans la moitié des régions. (…)

Ce non-respect de la parole donnée ne créée pas les conditions d’une confiance élémentaire entre partenaires d’un même combat. Le temps du mépris pour nous n’est pas venu.

Par ailleurs, le Conseil National éprouve le sentiment que le Parti socialiste n’a pas tiré les enseignements de ses échecs passés : aucune remise en cause d’une construction européenne irréaliste, antisociale et « caporalisante ». Rien sur la nécessaire protection du marché européen. Rien sur la politique de change asphyxiante de la BCE. Aucune critique de la politique de rigueur salariale et budgétaire pratiquée par la coalition conservatrice-libérale allemande.

Il est certes nécessaire de s’en prendre à la politique fiscale de la majorité actuelle en France mais c’est une vue totalement insuffisante des choses.

Nous sommes très inquiets quant à la possibilité pour le PS et ses « alliés privilégiés » Verts de se mettre à la hauteur des échéances de 2012. En l’absence, aujourd’hui, de tout programme et de toute Charte politique des primaires qui auraient pu permettre la sélection d’un candidat de la gauche à l’élection présidentielle de 2012 dans des conditions acceptables par nous, le Conseil National a considéré qu’il ne nous était plus possible de participer aux travaux de la Commission chargée de préparer lesdites « primaires ».

La priorité est au projet car la situation du pays est extrêmement grave. C’est la raison pour laquelle le Conseil National du Mouvement Républicain et Citoyen a décidé de soumettre à son Congrès, qui se tiendra les 26 et 27 juin prochains à Paris, un « programme de salut public ». Nous vous l’adresserons prochainement. C’est sur la base d’un projet clair, à la hauteur des défis que le pays doit relever, que la gauche pourra affronter sans décevoir les prochaines échéances.

Nous préférons, aujourd’hui, retrouver notre liberté de parole et de mouvement pour œuvrer efficacement à l’élaboration de ce projet exigeant. Nous essaierons ainsi de servir au mieux les intérêts du monde du travail et ceux de la France. Nous contribuerons au débat républicain. Peut-être pourrons-nous nourrir votre propre réflexion.

Je te prie de croire, chère Martine, en mon amicale pensée.


Tags: Elections présidentielles, primaires

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