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Alain Joyandet récidive dans le gaspillage des deniers publics

Publié le 31 mars 2010 par Copeau @Contrepoints
Alain Joyandet récidive dans le gaspillage des deniers publics

Déjà critiqué de toute part pour ses frais de déplacement qui, pour un aller retour en Martinique, permettraient de payer une centaine de mois de SMIC, Alain Joyandet en rajoute une couche dans le gaspillage de l'argent des contribuables.

En janvier 2010, sous son égide, le ministère de la coopération et de la francophonie lance un concours « francomot » pour trouver des équivalents « bien français » à des termes anglophones : "chat", "buzz", "tuning", "newsletter" et "talk". C'est hier, lors d'une réception sur fonds publics évidemment, on est toujours plus généreux avec l'argent des autres, que le ministre a dévoilé les propositions retenues.

Sans surprise, c'est l'hilarité qui a accueilli ces propositions. Le « e-blabla » retenu pour remplacer le « chat » arrive à faire plus bête que le « dialogue » retenu par l'Académie, de même que le « bolidage », équivalent de « tuning », là où l'Académie a entériné « personnalisation ». Certains sites écrivent par exemple : « la transposition de « tuning » en « bolidage » ne manque pas de sel, tant le terme retenu par le jury semble en inadéquation totale avec l'esprit démonstratif et « show-off » de la préparation automobile. »

Surtout, à vouloir absolument « franciser » les termes dans une démarche franchouillarde, on se ridiculise : parmi les mots retenus, figure « ramdam » pour remplacer buzz. Ce mot, d'origine arabe, est un pied-de-nez envers tous ceux qui défendent aveuglément une version éthérée de la langue française, éternellement figée et fermée aux apports extérieurs. Et d'aucuns d'écrire : « les apports étrangers, loin de mettre en danger la langue française, lui offrent nuances et renouvellement ». Tant pour l'anglais que pour les autres langues. Le protectionnisme culturel est marqué par la même bêtise que le protectionnisme économique...

Reprenons plutôt les mots de Mario Vargas Llosa [1] :

« La chose la plus importante que j'ai apprise est que les cultures n'ont pas besoin d'être protégées par les bureaucrates et les forces de police, ou placées derrière des barreaux, ou isolées du reste du monde par des barrières douanières pour survivre et rester vigoureuses. Elles doivent vivre à l'air libre, être exposées aux comparaisons constantes avec d'autres cultures qui les renouvellent et les enrichissent, leur permettant de se développer et de s'adapter au flot constant de la vie. La menace qui pèse sur Flaubert et Debussy ne vient pas des dinosaures de Jurassic Park mais de la bande de petits démagogues et chauvinistes qui parlent de la culture française comme s'il s'agissait d'une momie qui ne peut être retirée de sa chambre parce que l'exposition à l'air frais la ferait se désintégrer. »


[1] Mario Vargas Llosa, Konstnärliga verk är ocksa varor, entretien au journal danois Dagens Nyheter, relaté par Johan Norberg dans Plaidoyer pour la mondialisation capitaliste

Image : affiche de promotion de Francomot.

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