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Dissolution de l'UEO

Publié le 31 mars 2010 par Egea

C'était attendu, et une dépêche de l'AFP vient de l'annoncer : Je cite (puis je commente) :

Dissolution de l'UEO

C'était attendu, et une dépêche de l'AFP vient de l'annoncer : Je cite : L'l'UEO est dissoute a annoncé mercredi 31 mars le ministre des affaires étrangères belge, Steven Vanackere. "Aujourd'hui, le rôle de cette organisation est entièrement repris par l'Union européenne, qui assume toutes ses responsabilités pour la sécurité européenne grâce au développement de l'Europe de la défense", a expliqué le porte-parole du ministère des affaires étrangères français.

L'UEO, son assemblée interparlementaire située à Paris et son siège bruxellois, avec quelque 60 employés et un budget global de 13 millions d'euros, vont disparaître alors que cette institution comptait 10 adhérents (Allemagne, Belgique, Espagne, France, Grèce, Italie, Luxembourg, Pays-Bas, Portugal et Royaume-Uni), plus 18 pays "associés", "observateurs" ou "partenaires associés", tous à la fois membres de l'UE et de l'OTAN.

"L'entrée en vigueur du traité de Lisbonne (en décembre 2009, NDLR) a, en vertu de l'article 42.7, instauré un engagement européen d'assistance et de défense mutuelle juridiquement contraignant au sein de l'Union européenne", a souligné le chef de la diplomatie belge. "D'un point de vue budgétaire, le maintien de l'UEO était donc devenu difficilement défendable", a-t-il ajouté.

La dissolution sera effective au mois de juin 2011. Au début des années 90, la France avait plaidé la nécessité et tenté de relancer ce que les diplomates appelaient alors "la Belle au bois dormant".

Fin de citation.

C'était attendu : un rapport du parlement européen du 3 mars dernier, rédigé par Arnaud Danjean, le recommandait fermement, comme conséquence du traité de Lisbonne. Pour plus de détails, on lira le billet de Nicolas Gros Verheyde et ses liens qui donnent toutes les explications.

Il reste qu'on peut remarquer :

  • 1/ Une certaine précipitation, pas forcément justifiée
  • 2/ un message ambigu : cela favorise-t-il l'Otan ou l'Europe de la défense ?
  • 3/ il y a une sorte de pari puisque rien ne garantit l'extension des compétences du Parlement européen pour s'occuper des affaires de défense, au contraire.
  • 4/ L'abandon de l'UEO signe la fin de l'article 5 du traité de Bruxelles modifié, qui exprimait une défense commune (avec d'ailleurs une formulation bien plus contraignante que l'article 5 du Traité de l'Atlantique) : or, la clause de solidarité du traité de Lisbonne est beaucoup moins forte et surtout n'est pas explicitée. Là encore, il y a place à négociation.

On comprend toutefois la raison de cet abandon : pour se forcer à avancer, brûlons les vaisseaux et supprimons ce qui était considéré comme inutile. C'est un pari. Et la France perd le siège d'une assemblée européenne.....

Comme on dit sur les pas de tir : "aux résultats". On verra dans un an ce que ça a donné. Mais la scène de la sécurité européenne bouge sacrément, entre les questions nucléaires, la préparation du sommet de Lisbonne et cette affaire d'UEO....

O. Kempf


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