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L’argent n’a pas de religion

Publié le 01 avril 2010 par Vincentpaes
L’argent n’a pas de religion Avec 5,3 millions de musulmans, la France abrite la plus forte communauté musulmane d’Europe. Pour les entreprises, il s’agit là d’un marché considérable. En 2010, le marché Hallal devrait représenter un chiffre d’affaire de 5,5 milliards, contre 4 milliards en 2008. Il n’est alors pas étonnant que les sociétés s’y mettent pour séduire cette clientèle.
Hallal, Bio : même créneau Comme pour les produits bio, les supermarchés ont été les premiers à surfer sur la tendance. Il s’agit d’un positionnement de niche qui pourrait être résumé par plus de hallal pour plus de business Le groupe Casino a lancé en 2009 la gamme de produit Wassila. Peu après, ce sont les géants de l’agro-alimentaire Nestlé ou Unilever qui s’y sont mis, à travers les marques Knorr ou Maggi. Le Salon de l'alimentation hallal (« licite » pour la religion musulmane) a ouvert ses portes pour la troisième année consécutive aujourd'hui à Paris, Porte de Versailles. Année après année, l’événement fait le plein.

L’offre la plus classique concerne la viande. Mais tout produit intégrant du porc dans sa recette est concerné. Et étonnamment, la liste est longue : bonbons sans gélatine de porc, cassoulet, choucroute et même produits cosmétiques. Ces derniers peuvent contenir de l’alcool et de graisses animales. Jamal, Saaf, One Pure ou encore Sahfee font partie des nouvelles marques spécialisés.

Des problèmes de certification L’appellation Hallal se décline même à des secteurs inattendus. Le 20 mars dernier, un Néerlando-Marocain de 29 ans, Abdelaziz Aouragh, lançait ce qu’il considère comme le premier sex-shop hallal conforme aux enseignements du Coran : El Asira. Si le sex-shop n’a reçu bien évidemment aucune certification, la simple appellation aura suffi à créer le buzz. La fraude est monnaie courante. Fin janvier, un article de La Provence, estimait que la majorité des produits vendus comme halal à Marseille ne l’était pas.

A tel point, que les musulmans s’inquiètent de cette tendance. Pour eux, il est difficile de s’y retrouver parmi tous ses produits prétendus Hallal. Si la certification est efficace pour le secteur alimentaire, elle demeure encore balbutiante dans les autres secteurs. Contre quelques centaines d'euros par mois, un restaurant certifié halal est régulièrement contrôlé par un organisme tiers dont la mission est de vérifier que la totalité des produits est hallal.
Le tout-hallal n’est pas discriminatoire En 2002, le Franprix d'Evry, une épicerie de la région parisienne avait décidé de passer au "tout-halal". Il ne proposait alors ni porc ni alcool. A l’époque, Manuel Valls, maire PS de la ville, avait vivement protesté et fait fermer le commerce, officiellement pour conditions d'hygiène non conformes. Cette décision avait été finalement cassée par la justice.

Aujourd’hui, la polémique Quick a remis le sujet au goût du jour. Depuis quelques mois, la chaîne de restauration rapide ne vend que des hamburgers hallals dans huit de ses trois cents soixante-deux restaurants français. La polémique est d’autant plus fausse que les Quick concernés proposent encore de l’alcool par exemple. Proposer uniquement des produits hallal peut-il être autorisé ? Oui, bien évidemment. Est-on choqué lorsqu’on ouvre un magasin 100 % bio ou un restaurant chinois ? Le consommateur n’est pas obligé d’acheter. Il peut aller voir ailleurs. La diversité n’est pas remise en cause. La question se poserait si l’ensemble des chaines de restauration rapide se lançait dans cette pratique. Et aujourd'hui, cela est loin d'être le cas.

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