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Rencontre silencieuse

Publié le 02 avril 2010 par Dateurenserie

Au boulot, je suis un peu lunatique. Je souris aux clients qui passent sans vraiment les regarder. Il fait beau, on croirait l’été et n’ai aucune envie d’avoir mes fesses assises sur une chaise. Pourtant, je dois les garder dans cette position jusqu’à 19 heures. Heure à laquelle la sirène sonne et que je crierai Yabadabadou.

Brrr brrr. Bordel, pas trop discret la vibration de mon cellulaire sur un bureau en bois. Tout le monde se tourne vers moi.

- Divertis moi, mon cours est ennuyant.

Je suis un clown de service moi encore. Cette fille est tellement belle mais tellement imprévisible. Depuis que je lui parle, nos conversations sont complètement décousues et elle répond hyper lentement et là, elle veut que la divertisse.

- Euhm… ok, tu fais quoi de bon ce soir?
- Tu me sors.
- Ok…

Et me voilà avec une date. Une fille dont je ne connais ni d’Ève ni d’Adam. Qu’est-ce que ça va bien donner. Une chose est sur, on va avoir des choses à dire. Je connais son ASV au moins. C’est sérieux.

J’ai mon petit papier m’indiquant le trajet dans ma main droite, la gauche sur mon volant. J’avance tranquillement sur les quatre flasheurs à la recherche de la bonne adresse. Elle s’approche de mon véhicule. Ne manque que la musique de film tellement cette fille est belle.

Nous n’avons pris qu’une bière. La discussion était moyenne et je croyais que c’était fichu. Elle m’a pourtant invité chez elle pour prendre une St-Ambroise qui trainait dans le fond de son frigo et écouter ZombieLand. Quelle romantisme. À peine la moitié de la bouteille de bu, qu’elle somnolait sur moi. J’ai donc décidé de partir.

- Tu viens me reconduire à la porte?
- …
- Tu peux me le dire si tu veux que je parte ou pas?
- …

Je lui parlais mais elle se tenais devant moi, immobile, sans mot même si ce que je disais se terminais avec un point d’interrogation. J’ai tourné la poignée de la porte et elle m’a agrippé et m’a approché vers elle pour m’embrasser. Après ce court baiser elle m’a repoussé vers l’extérieur de son appartement.

En quittant elle me regardait descendre silencieux les marches et lorsque je me suis retourné vers elle pour la saluer une dernière fois, elle a fermé la porte.

Jamais j’ai terminé une rencontre avec autant de questions en tête. Bizarre, mystérieuse mais tellement belle à la fois… Je n’ai pourtant pas l’impression de la connaître plus.

D.


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