Magazine

Vendredi sauvage

Publié le 02 avril 2010 par Didier54 @Partages
En peu de temps je commençai à lui parler et à lui apprendre à me parler. D’abord je lui fis savoir que son nom serait Vendredi ; c’était le jour où je lui avais sauvé la vie, et je l’appelai ainsi en mémoire de ce jour. Je lui enseignai également à m’appeler maître, à dire oui et non, et je lui appris ce que ces mots signifiaient. – Je lui donnai ensuite du lait dans un pot de terre ; j’en bus le premier, j’y trempai mon pain et lui donnai un gâteau pour qu’il fît de même : il s’en accommoda aussitôt et me fit signe qu’il trouvait cela fort bon.
Je demeurai là toute la nuit avec lui ; mais dès que le jour parut je lui fis comprendre qu’il fallait me suivre et que je lui donnerais des vêtements ; il parut charmé de cela, car il était absolument nu. Comme nous passions par le lieu où il avait enterré les deux hommes, il me le désigna exactement et me montra les marques qu’il avait faites pour le reconnaître, en me faisant signe que nous devrions les déterrer et les manger. Là-dessus je parus fort en colère ; je lui exprimai mon horreur en faisant comme si j’allais vomir à cette pensée, et je lui enjoignis de la main de passer outre, ce qu’il fit sur-le-champ avec une grande soumission. Je l’emmenai alors sur le sommet de la montagne, pour voir si les ennemis étaient partis ; et, braquant ma longue-vue, je découvris parfaitement la place où ils avaient été, mais aucune apparence d’eux ni de leurs canots. Il était donc positif qu’ils étaient partis et qu’ils avaient laissé derrière eux leurs deux camarades sans faire aucune recherche.
Daniel Defoé. Robinson Crusoé.
On peut lire tout le bouquin en cliquant ici. Vendredi, c'est là.

Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Didier54 35 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Dossier Paperblog