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P. S.: I Love You - Sometimes there's only one thing left to say

Par Ashtraygirl

PS I Love YouCritique du 11/02/2008

En bonne midinette qui se respecte, je guettais ce film depuis six mois déjà, trépignant d'impatience en voyant la bande-annonce, pleine de promesses, à la limite de l'explosion après la lecture du roman éponyme de Cecelia Ahern dont est directement tiré le film, et qui m'a bouleversé au possible. Enfin, ça y est, après une attente laborieuse, je l'ai vu mon film. Et savouré avec ça, le coeur battant.

Réalisé par Richard Lagravenese, à qui l'on doit notamment D'une vie à l'autre, et un court dans le projet Paris, je t'aime, plus connu pour ses talents de scénaristes maintes fois exploités (La route de Madison, La Petite Princesse, L'Homme qui murmurait à l'oreille des chevaux, Erin Brockovitch...), le projet aurait pu tomber en de plus mauvaises mains. On aura vite saisi le goût du bonhomme pour le mélo, dont il se tire généralement fort bien. Pourtant, c'est avec un film plus dur qu'il se révèle être un réalisateur qui compte, dans lequel triomphe Hilary Swank, forte de son oscar pour Million Dollar Baby: Ecrire pour exister (que je ne saurais que trop vous conseiller). Le type sait émouvoir, et semble donc tout indiqué pour adapter le best seller de l'irlandaise, qui a de quoi faire pleurer dans les chaumières.

Holly et Jerry forment un couple unis, mais atypique. Follement amoureux l'un de l'autre, à la fois amis, amants et âmes soeurs, ils se destinaient à passer leur vie ensemble. Jusqu'à ce qu'une tumeur au cerveau emporte brutalement Jerry. Du jour au lendemain, Holly se retrouve seule, désoeuvrée, devant faire le deuil de l'homme de sa vie à seulement 30 ans. Dur à digérer. Prête à sombrer, une lueur d'espoir va cependant la tirer de sa torpeur: des lettres venues de l'au-delà, écrites par Jerry avant sa mort, comme autant de petits guides pour l'aider à remonter la pente et lui redonner le goût de vivre. Commence alors un jeu de piste post-mortem des plus originaux...

On l'aura compris, a priori, le thème du bouquin, partagé par le film, est loin d'être des plus heureux. Y'a même de quoi redouter le pire si on a un petit moral. Et pourtant...

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Pour sa 5ème réalisation, Lagravenese retrouve Hilary Swank, dans un registre plutôt inhabituel pour l'actrice, et dont elle se sort plutôt admirablement, n'en déplaise aux critiques. A fleur de peau, l'actrice vogue entre rires et larmes, entre blues et espoir, entre amour et désespoir... avec brio. Emouvante dans son rôle de veuve semblant trop grand pour elle, trop lourd à porter, à la fois frêle et forte, elle se révèle touchante dans ce genre encore inexploré par elle. Le casting offre une autre surprise de choix en la personne de Gerard Butler, dans un rôle radicalement opposé à celui du roi guerrier spartiate qu'il a brillament incarné l'an dernier dans 300. Ici, on le retrouve lui aussi dans un registre très léger qui lui est peu familier, mais qui lui va comme un gant. Quel charisme! Et quel charme, my god! Gerard Butler qui chante, Gerard Butler qui fait un strip, Gerard Butler qui sourit... Bref, je m'emporte... Les hormones, tout ça... Le duo Swank/Butler fonctionne à merveille, hilarant au possible, émouvant à faire fondre un coeur de pierre. Un duo dont il ressort une réelle complicité, et une sorte de sincérité absolue très rafraîchissante. On n'a pas la sensation d'être abusés une seconde. Et ça fait du bien.

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Côté seconds rôles, c'est que du bonheur, avec en tête de liste Lisa Kudrow, trop rare depuis Friends, le sympathique Harry Connick Jr, Kathy Bates, toujours impressionante de présence et de talent, James Marsters, lui aussi assez rare depuis Buffy, le craquant Jeffrey Dean Morgan, révélé par Grey's Anatomy  (un sourire à tomber) ainsi que Gina Gershon (Volte-face) et la pétillante Nellie McKay, hélas pas assez présente, qui fait ici ses débuts. Un casting impeccable pour une troupe de comédiens désarmante, drôle, semblable à ces fratries que l'on construit parfois, dans la vie. Je vous parlais de sincérité...

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Du côté des points positifs, on a donc un casting impeccable, une Hilary Swank lumineuse,  un Gerard Butler renversant (oui, je sais, je me répète), des dialogues percutants (la scène d'intro est absolument génialissime), un ton franchement drôlatique, décalé, des images somptueuses de cette belle Irlande (ça donne fichtrement envie d'y aller), de vrais beaux baisers de cinéma electrisants, une bande son au top (The Pogues, ouah!), des situations à croquer, tordantes (la scène du karaoké est absolument hilarante), qui prêtent à sourire... et, aussi, quelques scènes à faire chialer n'importe quelle madeleine (la séquence du répondeur est poignante à souhait: on a le coeur franchement serré). un coktail réussi pour passer un excellent moment, quoi. Et ce, deux heures durant, format plutôt inhabituel pour le genre.

Côté négatif... Bah oui, parce qu'il y a quand même un ou deux bémols. Très partialement, je lui mettrais 4 étoiles au film, affectivement parlant. Mais objectivement, il y a ici et là quelques petites fausses notes, qui enraye un chouya la belle entreprise de Lagravenese. D'abord, le passage sans transition aucune d'un couple marié et heureux de l'être à une veuve éplorée et vraiment malheureuse de l'être... le tout en 5 minutes à peine. Si, dans le bouquin, ça marche impecc' (Jerry est mort dés le début), au niveau du film, ça créé un manque, un peu comme si toute cette peine d'un coup arrivait comme un cheveu sur la soupe. Ensuite, l'inégalité de la répartition des scènes. Le film se trouve articulé d'avantage autour de flashs-back sur la romance passée du couple que sur les lettres, pourtant primordiales au

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demeurant (bon, là, c'est la lectrice qui vous parle). Si ces flash-back contribuent grandement au charme du film, leur utilisation est parfois maladroite, mal dosée, et l'intrigue s'en trouve quelquefois décousue... Pour finir, les officionados du roman risquent d'être déçus s'ils s'accrochent fermement à leur lecture. Etait-il réellement nécéssaire de prendre autant de libertés avec le bouquin original? Pourquoi avoir basé l'histoire à New-York, quand tout, normalement, se déroule à Dublin (j'aurais tant aimé voir d'avantage l'Irlande...)?

Le film ne démérite pas pour autant, loin s'en faut, même s'il est franchement dommage d'avoir sous-exploités certains passages, lieux ou détails de l'histoire qui lui a donné naissance. Mais bon, je ne vais pas trop râler, moi qui dit toujours qu'il faut savoir dissocier la littérature de ses adaptations au cinéma...Là, il y a une réelle scission. Indéniable (mais qui s'accepte bien mieux après plusieurs visionnages (non, je ne l'ai pas vu quarante fois...).

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N'en reste pas moins que ce film est un petit bijou dans le genre dramadie romantique. A croquer, en premier lieu pour sa touche d'originalité et la qualité de ses interprètes, qu'ils soient à contre-emploi ou non. Et je terminerais ainsi: si le livre m'a ému aux larmes, bouleversant, parfois même cruel tant cette histoire, au fond, est triste, le film, lui, m'a fait pleurer... de rire. C'est une jolie bouffée d'optimisme sur la vie qui passe, ce qu'elle nous offre, ce qu'elle nous reprend, et ce qu'il faut en retenir, l'essentiel: le bonheur partagé. Une jolie leçon de positivisme, en même temps qu'un ôde à l'amour renversant.

P.S.: Guess what... ;-)


*Indice de satisfaction:

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(+)

*2h06 - Américain - by Richard LaGravenese - 2008 

*Cast: Hilary Swank, Gerard Butler, Lisa Kudrow, Harry Connick Jr, James Marsters, Jeffrey Dean Morgan, Gina Gershon, Kathy Bates, Nelly McKay...

*Genre: I will love you 'till the end...

*Les + : Le casting, le ton, l'image, le son... Voyez-le en V.O., c'est encore (toujours) meilleur

*Les - : Pas mal de libertés avec le roman (approuvées par l'auteure, alors...)

*Lien: Fiche film Allociné

*Crédits photo: © SND


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