(IGN 2721 Ouest et 2621 Est)
Rappel de la règle du jeu : Le parcours proposé à la sagacité des blogo-randonneurs ou des rando-bloguistes ne comporte aucun nom de commune. Seuls sont cités les lieux-dits, hameaux et points « remarquables ».
Il s’agit d’une boucle dont la longueur totale est d’une petite trentaine de kilomètres. Elle peut facilement être raccourcie. La totalité du parcours est accessible aux Vététistes.


Vous voilà de l’autre côté de l’eau. Tournez à gauche et en avant pour quelques hectomètres sur le chemin de halage. Le temps de caler votre sac et de faire remarquer qu’en dépit de prédictions pessimistes le temps est plutôt beau et vous êtes arrivés sur une nouvelle départementale. Elle porte le numéro 321 et, plein ouest, vous fait traverser l’Yonne qui court sur des herbiers peuplés de blanchailles qui servent de garde-manger à des hérons illettrés qui, n’ayant jamais lu La Fontaine, avalent indifféremment vairons, goujons, gardons et petits barbillons (ce pitoyable alexandrin en hommage à notre fabuliste national).



Revenez sur vos pas en remettant à un autre jour la visite à la partie basse du bourg et à la chapelle qui se dresse au milieu du cimetière et qui n’est pas dénuée de mérite. Gagnez la maison de retraite et, de là, rejoignez le bon chemin qui, entre la Côte aux Dames et la Forêt, passe devant un transformateur, puis descend dans la vallée de Lésigny. Juste avant que le chemin ne remonte, prenez sur la droite une piste qui vous amène à mi-côte et de là, encore une fois à droite, une autre qui redescend dans le vallon et, entre bois et champ, vous ramène vers la départementale 100. Il faut suivre le goudron, sur deux petits kilomètres en direction de La Gravelle et du troisième village de l’itinéraire, lequel, outre ses ponts, est équipé d’une boulangerie, d’une boucherie, d’une gare (aléatoire) et d’un hôtel-restaurant à l’enseigne de l’Etoile. On y sert, pour une somme modique, un de ces menus roboratifs qui vous requinquent un travailleur et vous retapent le plus flapi des pèlerins ou la plus éreintée des randonneuses. Tous ceux qui, à un moment ou à un autre, ont braillé les couplets du grand métinge du Métropolitain seront contents d’apprendre que Camélinat (l’orgueil –ye- du Parti) est né natif de ce lieu où il est enterré et où une rue (celle de l’Etoile justement) porte son nom.
Après le café (compris) il est temps de repartir. Il suffit de suivre la route qui passe devant l’auberge jusqu’à la Cour des Mailly. Là, on laisse sur la gauche une gentilhommière dont il n’est pas sûr que les tours et les mâchicoulis soient tout à fait authentiques et on prend, le second chemin qui monte dans une côte en direction de la Grande Pièce. Entre blé et colza à moins que ce ne soit entre orge et avoine, on arrive à une mare apparemment sans grenouilles puis à une petite route. Ne vous laissez pas tenter par la voie qui vous fait face mais faites quelques pas sur la gauche pour prendre, à une soixantaine de toises sur la droite, un autre chemin qui vous mènera à la lisière du bois des Gatelleries puis à un carrefour où vous obliquerez en direction du hameau du Bois du Fourneau. C’est le seul passage où vous risquez de crotter vos chaussures et le bas de vos guêtres, en récompense, il vous suffit d’aller tout droit et de regarder, de temps en temps sur votre droite, pour avoir, sur la vallée de l’Yonne des échappées aussi belles qu’inattendues.
En arrivant au bois des Coquards, les balises jaunes d’un sentier de petite randonnée vous accueillent. Suivez les. Elles vous guideront jusqu’à la vallée de Vaulabelle et de là aux Goulots puis à la Roche à Grillot d’où votre chemin va grimper doucement vers un relais de téléphonie mobile à côté duquel vous trouverez un terrain de foot et ses vestiaires ainsi que la Croix de Saint Pèlerin. De là, une dizaine de minutes suffit pour rejoindre votre conduite intérieure. C’est une confortable descente entre maisonnettes et pavillons. Les coucous et les nids de violettes qui ont enchanté votre journée, laissent la place aux jacinthes, jonquilles, narcisses et tulipes des jardinets à pelouses et allées en pavés autobloquants. Des chiens aboient avec une vigueur inégale. Des gnomes à brouette ou à pipe font la nique à des cigognes résolument immobiles et des nymphes et dryades, imitation pierre, veillent sur des fontaines qui alimentent des bassins en plastique imputrescible. Un chat écaille de tortue se faufile sous une haie fraîchement taillée, des draps bleus flottent au vent et un mouflet, haut comme trois pommes à genoux, poursuit le premier papillon de la saison. Dans le petit bar de la place de la Gare, il est tout juste l’heure de siroter la première gorgée d’une bière qui a la couleur des fleurs de cornouiller.
Chambolle
