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Le samedi soir

Publié le 03 avril 2010 par Didier54 @Partages
Le samedi soirSi je pense samedi, me vient aussi sec en tête l'expression la fièvre du samedi soir.
Et alors un point d'interrogation se dessine.
Qué fièvre du samedi soir ?
Comme cela me semble curieux ! Mais point un objet de curiosité.
Je suis de ceux qui ont toujours été impressionné par le culte du samedi.
C'est qu'il fait rêver et même plus, ce samedi soir.
Pour beaucoup, c'est le nirvana hebdomadaire, le point d'ancrage, le moment qu'on attend, qu'on vénère, qu'on prépare, qu'on bichonne. Et tant pis pour le pâteux du dimanche.
Ma "carrière" en boite de nuit, il faut dire, a été brève. Extrêmement brève. Trois fois, guère plus. Plus une ou deux autres autres par la suite, en d'autres lieux, mais définitivement, ça n'a jamais été mon truc.
Ce samedi-là, j'y étais allé avec quelques copains, dont un qui avait le permis de conduire. C'était à une trentaine de bornes du village. Un endroit particulier, paumé dans un bled. La boite du coin, on y allait tous, c'était pas cher.
J'étais curieux de vivre ça. Désireux de faire comme eux. Il n'y avait plus les bals au village. C'était là que ça se passait.
Ce samedi là, je me décidai. Pensez-donc. Sa première "boite", c'est pas rien ! Eh bien je n'ai rien aimé du tout ! Me suis fait chier comme un ras mort !
Faut dire que je ne danse pas, ce qui dans ce type d'endroits peu vite être un handicap.
Faut dire aussi que je ne picole pas, ce qui dans ce type de lieu vous rend rapidement P4.
Alors le cul vissé sur un tabouret, je n'avais qu'une hâte : qu'on se tire. C'est ce soir-là, je crois, que j'ai détesté être conduit.
Et puis j'ai regardé mes congénères.
Me suis demandé quel était donc ce monde étrange.
La musique était forte, il faisait sombre, y'avait deux ou trois salles dont une où les langues se mêlaient. Les copains et les autres faisaient qu'enquiller bières et whiskies - cocas, mataient des filles qui mataient des mecs, ça se dandinait avant de se trémousser. Les types avaient de belles chemises et les  nanas étaient fardées comme des tableaux de bords, d'autres entonnaient le grand air de la solitude dans la foule, la jouant cactus dans le désert, quelques uns exhubéraient toutes dents dehors, d'autres se renfrognaient exagérément toutes dents rentrées, il y'avait de la fumée partout, dehors ça pissait n'importe où, certains campaient près du coffre de leur bagnole avec des packs de blondes.
Je ne comprenais que trop.
D'ailleurs, je suis épaté par celles et ceux qui consciencieusement s'adonnaient et s'adonnent au rite du samedi soir. Je me suis toujours dit que ça rimait avec espoir. Et que c'est déjà ça.

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