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Cherche femme à barbe sado-maso prête à se ridiculiser devant la France entière (TV- Musique)

Publié le 03 avril 2010 par Blanchecabanel
Cherche femme à barbe sado-maso prête à se ridiculiser devant la France entière (TV- Musique)Je m'auto-bluffe au fil des années. Je suis la super héros de l'imposture et de la polyvalence à toute épreuve. La warrior de l'adaptabilité en express. Le comble du comble. Du jour au lendemain, j'ai réussi à donner des cours de techniques de recherche d'emploi à des spécialistes des ressources humaines alors que je détiens le record mondial des envois de CV sans réponse et que j'atteins des sommets dans l'incapacité à "me vendre" ( cette abominable expression made in Ecoles de Commerce me crucifie). A 26 ans, j'ai animé des séminaires sur l'entreprise artisanale face à un public d'artisans chevronnés d'une cinquantaine d'années. Si on me demandait: "Madame, comment ça se passe pour la TVA quand on est franchisé?", je camouflais habilement le gouffre béant de mes lacunes en répondant: "Excellente question Michel. René, vous qui êtes franchisé, vous devriez savoir répondre à Michel. Non? Qui est capable ici de donner la bonne réponse?!" Si par malheur tout le monde séchait, j'ajoutais avec assurance: "Et bien ça sera le thème du devoir que vous me rendrez la semaine prochaine". Bingo, une semaine de répit pour tout apprendre sur la question. Craie à la main, j'étais parfaite dans le rôle de la prof. J'aurais dû être oscarisée pour ça.  Deux ans plus tard, on me demanda de présenter le pilote d'une émission culturelle, à savoir: parler de musique classique tout en montant les escaliers du métro, en une prise, avec 39 de fièvre.  Je fus la réincarnation improvisée d'Eve Ruggieri et je survécus bravement à cette épreuve  Puis, le premier jour de tournage de mon documentaire (merci Neptuli!), ma productrice débrouillarde m'annonça "Changement de programme, le chanteur de Public Enemy est sur la croisette, il faut que tu l'interviewe dans 5 minutes". Toute petite face au plus célèbre  bad boy du hip-hop (qui vous reçoit comme si vous faisiez partie d'un gang rival), j'ai vu tous mes cours d'anglais du collège défiler devant mes yeux depuis "Brian is in the kitchen", jusqu'au verbes irréguliers par coeur: to speak, spoke, spoken with Public Enemy. Pour finir, un jour j'ai fredonné sous la douche. Raw Man a alors  décidé que je serai chanteuse et un mois plus tard, je me suis retrouvée propulsée sur la scène du Social Club, tétanisée face à 500 kids fluos et survoltés (CF: Raw Man & Blanche). Pourtant, je n'ai jamais reçu la moindre Légion d'Honneur pour mon héroïsme ou mon audace, et mon compte en banque a toujours vu rouge. Pour l'apaiser, je me suis lancée tête baissée dans de passionnants reportages tels que : "L'épilation, la fin du cauchemar". La classe. Malheureusement, j'ai alors subis quelques remontrances car la jeune fille qui m'avait fait l'immense faveur de jouer les cobayes en se prêtant aux pires tortures des différentes techniques barbares d'épilation n'était - selon la Direction des programmes- "pas assez poilue". Sachez que trouver une guenon par les temps qui courent n'est pas chose aisée. Certes, j'aurais dû passer une annonce: "Cherche femme à barbe sado-maso prête à se ridiculiser devant la France entière" Mea Culpa (je m'auto-flagelle allègrement). Enfin, pour clore mon récit, permettez-moi d'emprunter à Jules Renard cette citation éclairée qui fait écho à mes déboires: "N'écoutant que son courage qui ne lui disait rien, il se garda  d'intervenir"

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