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La guerre communautaire revient en force au royaume de Belgique sous l’impulsion des séparatistes flamands

Publié le 04 avril 2010 par François Collette

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Chassez le naturel et il revient au galop. Le naturel au royaume d’Albert II, c’est l’incessante guerre communautaire qui détricote petit à petit ce qui reste d’un pays déjà bien effiloché. Après quelques mois de trêve, la voilà qui revient avec armes et fracas à l’approche du nouvel et peut-être dernier assaut nordiste sur « BHV », ultime survivant de la Belgique de papa. Il se dit que le plombier-démineur Dehaene, envoyé spécial du Roy, n’a pu faire que chou blanc dans ses contacts avec les belligérants en vue d’un nième compromis « à la Belge ».

Bart De Wever, figure de proue du séparatisme

C’est La Libre Belgique qui a mis le feu aux poudres à la suite de la publication de son dernier baromètre politique en donnant la parole à Bart De Wever, le président du parti séparatiste NV-A qui n’arrête pas de grimper dans les sondages.

Le sémillant Bart, devenu en quelques années l’homme politique le plus populaire en Flandre, y annonce (en français dans le texte) que « si ce pays n’évolue pas, ça va aller très mal » et que, de toute façon, « ça ne peut qu’aller mal car les partis autonomistes représentent aujourd’hui plus de 40 % des électeurs en Flandre, alors qu’en Wallonie/Bruxelles, les partis traditionnels représentent encore plus de 2/3 des électeurs ».

Le but final de la NV-A (centre-droit) est bien entendu l’indépendance de la Flandre. En cela elle rejoint le Vlaams Belang (extrême-droite) et la Lijst De Decker (droite). De Wever rappelle - à juste titre - qu’en Belgique on vit déjà dans deux pays différents. Outre les clivages linguistique et socio-économique, la fracture politique est immense entre la Flandre qui se positionne résolument à droite et le reste du pays qui s’ancre de plus en plus à gauche.

Les partis séparatistes flamands = 40,7 pc des intentions de vote

Selon le dernier baromètre de la Libre, la NV-A se positionne désormais à la deuxième place dans le paysage politique flamand (17,9 pc), à une petite encablure de son ancien allié de cartel, le flamandissime CD&V (chrétien-démocrate) des Leterme, Van Rompuy et Cie (20 pc). Tout le monde étant peu ou prou nationaliste en Flandre, les réserves de voix favorables au séparatisme sont quasi inépuisables dans la plupart des couches de la population. L’idée fait de plus en plus son chemin dans les esprits face à l’inertie institutionnelle des francophones. Le fossé actuel entre la popularité de De Wever (38 pc) et celle de son parti (18 pc) démontre à souhait que beaucoup de gens qui le plébiscitent n’ont pas encore franchi le pas de voter pour lui. Ils le feront forcément bientôt.

Bart De Wever, l’homme qui parle vrai

Au risque d’irriter plus d’un francophone en Belgique, je dois bien avouer que j’éprouve une certaine sympathie pour ce Bart dans la mesure où il parle vrai, sans langue de bois. Sans langue de bois, c’est plutôt rare dans le monde politique. Il a le mérite d’annoncer très clairement la couleur sur les « fondamentaux » de son parti et sur les buts poursuivis. Tout le monde connaît son combat mais les responsables politiques wallons et bruxellois préfèrent le mépriser et jouer les autruches.

A suivre…

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Eclairage de Jean-Pierre Stroobants dans Le Monde :
Belgique : nouvelles tentions entre francophones et flamands


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