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« C’est pour Vincent »

Publié le 05 avril 2010 par Benz

« C’est pour Vincent »Par J.-P. Cavaillez

On peut appeler cela l’expérience. Dernier tir de ce relais mixte, Vincent Defrasne, à la lutte pour le podium, s’avance, vide son chargeur, utilise ses trois pioches. Rien n’y fait, deux cibles restent désespérément noires.

Le champion olympique prenait la direction du cercle de pénalité tandis que Baptiste Leprince Favreaux le faisait tomber du podium. Une sorte de malédiction pour cette équipe jurassienne qui prend souvent la place du c…

Mais le futur retraité, pour qui « ce n’est jamais anodin d’être dans une équipe », reprenait sur les skis le jeune dauphinois et offrait au massif une médaille méritée. « J’ai très mal géré le tir debout. La moindre des choses, c’était d’aller chercher un podium », explique le pontissalien, supporté par tout son club.

Maître du suspens, il a surtout fait souffrir ses partenaires, qui sont passés par toutes les émotions au cours de ce relais. « Une bonne frayeur » pour Anaïs Bescond, qui avait parfaitement lancé l’équipe jurassienne. Sautillante, la Morberande savourait ce titre : « Je suis super contente. Ça fait quelques années que nous courrons après un podium. »

Anaïs passait le relais en quatrième position à Leslie Mercier, qui a parfaitement réussi son année, entre une médaille aux mondiaux juniors et des entrées régulières en Ibu Cup. « Moi aussi, j’ai eu une petite peur sur la fin. De mon côté, j’ai assuré en tir. Sur les skis, par contre, ça a été vraiment très dur », assure-t-elle, avant de parler un peu plus de son année. « Cette saison, je l’attendais, je l’espérais. Si ça ne marchait pas, je pense que j’aurais arrêté. Les Mondiaux juniors m’ont donné plus d’assurance, de liberté. » La jeune biathlète des Fourgs attend maintenant l’intersaison et la composition des équipes de France, pour voir si son année a porté ses fruits. Côté course, c’est Arnaud Langel qui prenait la suite. Le Chaunier a navigué entre la 2e et la 6e place, en raison d’un tir couché parfait puis d’un tir debout hésitant. Puis « Vino » donnait des frissons à tout un peuple. Ses coéquipiers ne lui en voulaient pas, loin de là. « C’est pour Vincent ce podium, disait même Anaïs Bescond. On lui donne un peu à notre façon. Mais c’est encore trop peu par rapport à tout ce qu’il a fait pour nous ».

Jean-Philippe Cavaillez

Source : CAVAILLEZ Jean-Philippe. « C’est pour Vincent ». In : Le Progrès. 5 avril 2010. [en ligne] http://www.leprogres.fr/fr/sports/jura/article/2947881,263/C-est-pour-Vincent.html (Consulté le 5 avril 2010).


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