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Intoxication polynésienne à la ciguatera

Publié le 07 avril 2010 par Argoul

Rapa est l’île chère à mon cœur. Une épidémie de ciguatera a endeuillé Rapa (archipel des Australes) fin novembre 2009. Quatre-vingt trois habitants ont été victimes  de cette intoxication et l’on a déploré deux décès. Nous avons déjà parlé de cette algue toxique.

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Jusqu’en 2007, Rapa était considérée comme exempte de ciguatera. En 2008, déjà six cas d’intoxication avaient été signalés. Le 21 novembre 2009, après une pêche communautaire, une infection collective menait les habitants à l’infirmerie de Rapa. Une source médicale pense qu’entre un tiers et la moitié de la population (moins de 500 habitants) de Rapa a été touché en 2009.

 

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Le Casa et un hélicoptère de l’Armée de l’Air avaient rejoint Raivavae, dernière piste d’atterrissage des Australes. Rapa n’est pas équipé d’un aérodrome et n’est ravitaillé par une goélette que tous les 2 mois. L’hélico s’est posé à Rapa pour l’évacuation sanitaire d’une femme enceinte intoxiquée par  la ciguatera.

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Les huiles de Tahiti se sont rendues ce mois-ci aux Australes et à Rapa accompagnés d’une spécialiste des micro- algues toxiques de l’Institut Louis Malardé. Les algues sont en quantité phénoménale dans les eaux de Rapa. La population a confirmé que ces algues sont la nourriture favorite des pa’ati (poissons perroquets). La population de Rapa vit essentiellement des ressources tirées du milieu marin. Comment ne pas craindre le pire « quand un habitant, lors d’une réunion publique avec les autorités, affirma qu’en priant et en faisant un jeûne de six heures, le poisson pouvait être consommé ». Le maire de Rapa déclarait que « culturellement, les Rapa ne gaspillent pas la nourriture et mangent tout dans le poisson, y compris la tête et les viscères. On ne jette que les arêtes ».

Mais le bât blesse quand on sait que l’Institut Malardé est en grandes difficultés financières et que le laboratoire des micro-algues a besoin de 4 millions de FCP (33 000€) pour acheter les réactifs permettant de faire les analyses toxicologiques.

Sabine


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