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L’Angleterre et l’Europe

Publié le 08 avril 2010 par Christophefaurie
« Durant mon existence, tous nos problèmes sont venus de l’Europe continentale, et toutes les solutions sont venues des nations anglophones du monde » (Margaret Thatcher). 
Pour l'Anglais, l’UE est une puissance bureaucratique malfaisante qui emprisonne sa liberté. D’ailleurs, l’Angleterre, à commencer par son élite, ignore tout de l’Europe : « Les gens peuvent arriver au sommet dans les médias, dans les affaires ou à la Cité sans ne rien savoir de l’Union Européenne ». Et les conservateurs, qui pourraient bientôt gagner les élections, sont particulièrement mal équipés pour y travailler. Non seulement le système de compromis qui est le mode de fonctionnement naturel de l’Europe leur semble « étrange », mais, en s’étant placés dans un parti eurosceptique, ils se sont coupés de leurs équivalents européens.
Il est difficile de comprendre pourquoi les Anglais ne font pas sécession. En tout cas, s'ils y demeurent, ils veulent l’élargissement de l’Europe, afin d'en faire une zone de libre échange (l’entrée des très libéraux pays de l’Est fut une bénédiction). Ils veulent protéger la Cité de toute réglementation. Ils veulent que leur « parlement ait l’autorité ultime » (pas l’Europe). Ils veulent une exemption de la législation sociale et de l'emploi, de la charte des droits fondamentaux…
Ceci est non seulement contre l’esprit européen, mais, s’il était accepté (et il l’est au moins en partie !), on aurait là une concurrence déloyale vis-à-vis des autres populations européennes.
Je soupçonne que pendant longtemps les gouvernements européens se sont accommodés de cette position, qui leur convenait. Mais que la crise les force à un retour aux valeurs sociales de l’Europe.
L'Europe est un jeu de dupes, entre peuples, et entre électeurs et élus. Elle a été construite à la manière où la politique se conduit en France : en introduisant en douce des mesures qui vont à l’encontre des idées de la nation. Et, comme en France, on se retrouve avec un résultat bancal. Ne serait-il pas temps
  1. que chaque camp se demande s’il est mieux seul ou avec les autres ?
  2. Et, s’il veut appartenir au groupe, qu’il y ait enfin un débat sur ce que nous croyons les uns et les autres, mais aussi gouvernements et peuples. Par exemple, voulons-nous faire de l’Europe une zone de libre échange, voulons-nous renoncer aux droits de l’homme ?... Pourquoi ?

Compléments :

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