Hier soir je dinais avec un haut fonctionnaire qui travaille très près d'un ministre et du président Sarkozy - il les voit en action, presqu'au quotidien. Indépendamment de ce que cet ami pense des politiques mises en œuvre, il fait un constat terrible.
Les réformes de Sarkozy sont mortes nées, dit il, car les fonctionnaires chargés de les mettre en musique, à tous les étages, n'y croit pas. Dorénavant, quand une consigne arrive d'en haut (du Château), en court-circuitant les hiérarchies habituelles (ministères, administrations), les fonctionnaires qui devraient les appliquer ne le font guère. Ce n'est pas qu'il se rebellent. Non, ils prennent juste leurs précautions. Ils savent que ce qui est consigne aujourd'hui pourrait bien ne plus l'être demain (demandez donc à Claude Guéant). Alors, dans le doute, louvoyons.
Sarkozy le volontariste a peut être cru qu'il pourrait "imposer sa volonté" à tous les étages de la machine administrative. Il s'est trompé. Il s'y est mal pris. Le "manager" aurait du faire preuve d'un plus grand sens du réel. Impossible pour Sarkozy ?
Mon ami pense que Sarkozy s'est cru en Amérique, où le Président à la main sur tout, où il arrive avec tous ces hommes (et femmes) qu'il place à tous les postes de décision - pour s'assurer que les décisions prises sont appliquées. Ce n'est pas la première fois que Sarkozy et ses conseillers ne comprennent rien à ce qui se passe là bas.
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