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L’intelligence émotionnelle et la violence à l’école

Publié le 09 avril 2010 par Coachline

L’intelligence émotionnelle et la violence à l’école

En 1990 déjà, ceux qui mettaient en lumière le concept “d’intelligence émotionnelle”, dans le cadre de la Case Western University, s’inquiétaient des statistiques alarmantes qui laissaient apparaître une montée en force de la violence chez les très jeunes, de troubles psy croissants chez les jeunes adolescents. Ces statistiques concernaient à l’époque les Etats-unis, mais les modes de vie s’uniformisant, les projections dans un monde globalisé concernaient l’ensemble des futures générations.

Divorces, familles mono-parentales, basculement dans la pauvreté des classes moyennes, accès aux drogues, alcoolisation, jeux vidéo, internet, télévision… la société a beaucoup changé ces 30 dernières années. Des points de repère sont partis et d’autres n'ont pas forcément été reconstruits. Mais on pouvait constater également qu’en dehors de toute cause, il y a des tempéraments plus fragiles que d’autres... Les petits durs et les doudous.

Il était indiqué, dans les causes de cette violence, le fait que l’on pouvait constater chez ces jeunes adolescents une tendance à percevoir l’environnement, la société et leur représentants, comme hostiles. Cette perception se met en place assez tôt et a pour origine principale que ces enfants “ratent” leur inclusion dans le groupe social que peut constituer la cour de récréation et l’arrivée en classe. Ayant, au départ, une base d’estime de soi encore plus ténue que les autres jeunes enfants, voire inexistante, par des manques de repères ou tout autre événement pouvant se passer dans le cercle familial rapproché, l’enfant arrive dans un environnement différent soumis à des codes, et il va trébucher. Trop en retrait ou trop agressif, il va provoquer des réactions, qu’il va subir, interpréter et il va se sentir rejeté ou pas aimé, aussi bien par les camarades que par les professeurs.

Si à ce moment là, comme à d’autres – puisqu’il y en aura d’autres – il n’est pas accompagné par un adulte, parent, grand-parent, capable de dédramatiser la situation, de lui donner quelques clefs d’accès comportementales, si personne ne se trouve autour de lui pour l’aider à comprendre la notion de limites, de contrôle des pulsions, ne l’aide à se forger une image estimable de lui même et par lui-même, alors il se peut qu’il se trouve mis en orbite sur le chemin d’une spirale d’échecs comportementaux. En effet ces choses là fonctionnent par empilement d’expériences.

Vous pensez bien que ce petit enfant ne comprend pas et ne peut savoir ce que sont les émotions, les comportements, la communication, la façon de nouer des relations… Il pense très vite et naturellement qu’il a quelque chose qui ne va pas, qu’il n’est pas quelqu’un de bien, que la société le rejette et il apprend à composer avec ce schéma.

En parallèle et au fil des ans, une colère monte… contre…

Alors direz-vous, c’est aussi simple que ça ?  Non c’est un peu plus compliqué... Mais c’est quand même ça…

Tout simplement en même temps que l’on apprend à lire et à compter aux enfants, il faut leur apprendre également ce qu’est un être humain, avec son fonctionnement, pas si évident, avec des émotions et des comportements, qu’il faut gérer; qu’il y a d’autres enfants, d’autres adultes que les parents et et qu’il y a des relations à établir. Et tout cela dans un langage qui soit à leur porté.

Il faut qu’ils comprennent au fond d’eux, que chacun d’entre nous avons les mêmes peurs, enfant ou adulte, peur de ne pas être accepté par l’autre, peur de ne pas être assez bien, peur d’être rejeté, de ne pas être reconnu, aimé – aussi bien le professeur qui fait son premier jour de classe et qui se trouve devant trente gamins que l’enfant qui arrive pour la première fois dans la cour de récréation, que papa ou maman qui se présente pour son premier jour de travail dans une nouvelle entreprise.

L’estime de soi se bâtit tous les jours grâce à une multitude de petits succès, de petites épreuves que l’on a su remporter, de petites situations dont on est sortis victorieux et de beaucoup d’apprentissages pour lesquels on a dû s’y reprendre à plusieurs fois, mais sur lesquels notre entourage nous a aidé.. et c’est pourquoi  ils finissent par être un jour des victoires… L’estime de soi quand on est petit, elle ne se décrète pas.. elle a besoin d’être nourri tous les jours, de tous les cotés, à la maison, à l’école…

Il n’y a pas de pire souffrance pour un jeune et aussi  pour un adulte que de penser que l’on n’est pas estimable, aimable ou que l’on ne “vaut” rien.. que l’on ne fait pas parti d’un groupe, d’une équipe, d’une bande d’amis.. . c’est une souffrance telle qu’elle peut conduire à la mort.

Il faudra à un moment trouver cette appartenance, à tout prix, où qu’elle soit, dans la rue ou ailleurs.. il faudra aller trouver des personnes qui vous acceptent, qui vous reconnaissent pour des compétences que vous développerez dans des domaines marginaux, non reconnus par la société..

Mais là vous vous en moquerez, parce qu’après un chemin d’errances et de souffrances, vous aurez trouvé le plus important.. des gens qui vous estiment enfin… votre nouvelle famille.


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