Machinalement

J'allume le flash. Je dis à la femme de se tenir droite, de bien regarder entre les quatre objectifs, là où est inscrit Polaroïd, de ne pas oublier de sourire et de faire attention à l'éclair du flash qui est très puissant.
Après la prise de vue, je lui demande de patienter deux minutes, le temps de laisser les produits révéler la planche d'identités. Puis avec le massicot, je m'applique à couper les bords blancs des photos.
Enfin, j'encaisse, lui souhaite une bonne journée et range mon appareil photo.
Voilà comment je procédais, presque machinalement, lorsque les gens avaient besoin de photos d'identité.
Aujourd'hui, j'allume la lumière de la chambre. Je dis à la femme de tendre son bras, de ne pas regarder là où je vais piquer. Je n'oublie pas de sourire et de faire attention à la veine qui peut rouler.
Après la prise de sang, je lui demande si ça a été, le temps de retirer le garrot. Puis avec le pansement, je m'applique à recouvrir le point de ponction.
Enfin, j'étiquette, lui souhaite une bonne journée et range mon matériel.
Voilà comment je procède, presque machinalement, lorsque les gens ont besoin d'analyses sanguines.
Photographe ou infirmier, c'est presque la même chose, c'est presque machinalement...