Le fait que le parquet de Paris accepte d’ouvrir une information judiciaire pour harcèlement moral constitue selon moi une véritable victoire populaire face aux seuls intérêts financiers dominants, même si l’on ne peut encore préjuger de l’issue de l’enquête. Celle-ci peut d’ores et déjà s’appuyer notamment sur un rapport de 80 pages de l’inspection du travail du Doubs, qui ne laisse aucun doute sur les agissements de certains managers peu scrupuleux.
Le fait que ce genre de violence sociale ne puisse s’exercer impunément sans que leur(s) auteur(s) ne prennent conscience qu’ils pourraient être inculpés un jour me parait une bonne chose, et entre en résonance avec la volonté de justice sociale qui m’anime ici. Heureusement qu’il y a encore des syndicats de combat… comme SUD, à l’origine de cette plainte.
Puisse cette première enquête constituer le fer de lance d’une longue bataille judiciaire envers ces sociétés sans scrupules qui profitent de la crise pour se débarrasser de leurs collaborateurs en utilisant la pression et la peur du chômage pour écrémer leurs effectifs à peu de frais.
Car quand bien même l’enquête en cours conclurait à ma grande stupéfaction compte tenu des éléments du dossier que je connais à un non lieu pour France Télécoms, qui bien entendu s’empresse de nier, il n’en demeure pas moins que la suppression de 35 000 postes en si peu de temps constitue en elle même, déjà, une violence innommable pour ses salariés.
Et l’on peut légitimement supputer que si celle-ci n’était pas reconnue à sa juste mesure dans l’avenir, alors, une violence d’un autre genre serait à craindre…
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