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D'un excès à un autre...

Publié le 09 avril 2010 par Dominique Lemoine @lemoinedo
Le 28 février, la tempête Xynthia frappait la France et provoquait sur les côtes vendéennes et de Charente maritime d'énormes dégâts matériels (près de 1400 maisons inondées) et surtout, plus graves, 53 personnes y ont perdu la vie piégées dans des maisons construites sur des terrains inondables.
Les dégâts humains et matériels sont en grande partie liés à un excès de confiance dans la tenue de digues et un certain laxisme qui a conduit à autoriser des constructions sur des zones qui n'auraient jamais du devenir  constructibles.
La nature a rappelé violemment à l'homme que l'on ne pouvait pas faire n'importe quoi et qu'elle pouvait, en quelques minutes,  être dévastatrice.
Aujourd'hui, on assiste à un autre drame pour les sinistrés : celui des "zones noires" où toutes les maisons devront être détruites et ce point n'est pas négociables.
Les" zones noires" présentant, selon l'Etat,  un danger de mort avéré, 1393 maisons devront être rasées (595 en Charente-Maritime et 798 en Vendée).
A côté de ces zones noires, il a été également décidé de créer des zones jaunes identifiées "zones exposées aux risques" mais qui peuvent être protégées. La population pourra donc continuer d'y habiter "mais avec des prescriptions claires".
Derrière le drame de la tempête, un autre se dessine maintenant : celui de l'expropriation. Mais surtout, derrière cette décision, de nombreux habitants ont la sensation d'un injustice flagrante avec une décision qui tombe d'en haut sans de véritables évaluations de "terrain".
Il est difficile de comprendre les critères qui ont conduit à la définition des maisons qui doivent être détruites car certaines maisons qui ont été inondées ne seront pas détruites alors que d'autres qui n'ont pas été inondées (ou vraiment très faiblement - de quelques centimètres par exemple) le seront.
Autre question : les lois "Barnier" invoquées peuvent-elles s'appliquer pour définir les zones noires ?
Il semble que nous assistons à un autre coup de balancier en quelque sorte où, après un excès de laxisme des Maires qui ont accepté des permis de construire dans des zones inondables, on risque de rentrer dans un autre excès, celui de décisions arbitraires motivées certes par un bonne intention mais déconnectées de la réalité.
Dominique Lemoine

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