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Dominique de Villepin et la jeunesse de la "vieille France"

Publié le 10 avril 2010 par Exprimeo
Dominique de Villepin montre le visage d'une nouvelle autorité publique faite d'écoute sur le terrain mais surtout de réconciliation entre modernité et tradition ; d'où l'importance de l'agriculture. Pour parler de l'avenir de l'agriculture, donc des agriculteurs, il est de coutume d'utiliser des formules enflammées pour tantôt célébrer leur fonction vitale tantôt les cantonner à un métier quasi dépassé symbole de la "vieille France". Des chiffres parlent davantage que tous les autres mots. En 1960, il y avait près de 2 millions d'exploitations agricoles. Aujourd'hui, elles sont moins de 600 000. 36 % de ces exploitations ont une surface inférieure à 10 hectares pour seulement 11 % qui s'étendent sur plus de 100 hectares. Le rapprochement de ces chiffres parle plus qu'un long discours sur la révolution connue par notre agriculture dans les dernières décennies. Aucune profession n'a traversé en 30 ans une telle mutation qui d'ailleurs est loin d'avoir pris fin. Est-il encore possible de parler d'un "pétrole vert" qui resterait la première matière première de notre pays ? Une matière qui demeurerait vitale pour notre économie comme pour l'équilibre social de la France. Au fil des années, les agriculteurs ont vu surgir des handicaps de plus en plus nombreux. Aux difficultés structurelles – exode et vieillissement de leur population – se sont greffés des problèmes conjoncturels qui ont pour noms : excédents, surproductions, stagnation de la demande, nouvelles concurrences, négociations commerciales avec la grande distribution… Ces difficultés s'accompagnent souvent d'épreuves réelles. Plus que jamais, il est de notre devoir de faire mentir Voltaire lorsqu'il écrivait : "on a trouvé, en bonne politique, le secret de faire mourir de faim ceux qui, en cultivant la terre, font vivre les autres". L'enjeu est en effet important. L'agriculture est un pan important de notre économie au même titre que les autres, pas davantage mais pas moins. Il n'y a pas un avenir réservé à la recherche qui symboliserait le progrès et un archaïsme qu'incarnerait l'agriculture, symbole du passé. Notre avenir dépend de la recherche comme de l'agriculture. Dominique de Villepin vient donc de consacrer une longue séquence temps à l'agriculture. Il a voulu montrer que le dialogue est seul garant de la mise en oeuvre d'une politique d'une grande flexibilité capable de s'adapter à l'extrême diversité des situations rencontrées tant au niveau géographique qu'au niveau des domaines d'interventions. Il a aussi rappelé que la fonction de l'Etat se doit d'être le grand organisateur de ce dialogue et le principal régulateur des actions conduites.

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